Elvira ~ "Cueille le jour."

Biographie
    • Fruit de l’union d’un père allemand et d’une mère polonaise, Elvira est née à Varsovie et c’est en banlieue de la ville qu’elle a grandi. Ses parents travaillaient énormément afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Tous les deux ouvriers, ils rentraient tard, dépassant le maximum des heures réglementaires. Et même avec ce fonctionnement, ça restait souvent compliqué de boucler les fins de mois. Deuxième fille d’une fratrie de trois enfants, elle a donc majoritairement été élevée par sa sœur aînée ; avant, d’à son tour, faire de son mieux pour s’occuper de son petit-frère dès qu’elle a été en âge. Cela couplé à l’école - où Elvira était une élève moyenne -, autant dire qu’ils n’ont pas eu beaucoup de temps à consacrer aux loisirs ou aux amitiés.

  • Les nuits d’Elvira ont rapidement connu leurs premières perturbations lorsqu’elle était enfant. Dans ses rêves, elle voyait un homme grand, beau, porteur d’une certaine chaleur qui avait cette étrange capacité de l’apaiser. C’était des rêves agréables, loin de pouvoir être qualifiés de cauchemars et pourtant, elle s’abstenait d’en parler à son entourage. Pas qu’elle ait pensé qu’on puisse la prendre pour une folle si elle évoquait ça mais elle considérait ces instants hors du temps comme son jardin secret. Un moyen de s’évader vers quelque chose qu’elle seule connaissait. Elle n’avait pas à le partager et surtout, ça lui permettait d’oublier sa vie même si ce n’était qu’éphémère. A l’époque, elle était encore loin de se douter qu’elle passait du temps avec une vieille divinité nordique.

  • Sa vie n’avait rien d’exceptionnel et à cette période, elle ne se voyait pas en attendre davantage. Seulement, son existence a pris un énorme virage lors de cet incident survenu lorsqu’elle avait seize ans. Les filles Rothschild étaient proches aux vues de leur histoire mais il arrivait parfois qu’elles se disputent malgré tout et c’est ce qui a tout déclenché ce jour-là. Elle se disputait avec sa grande sœur pour une broutille qu’elle a très largement oublié depuis. Pourtant, à ce moment-là, les deux jeunes femmes en sont venues aux mains. Ne souhaitant que se protéger d’un éventuel mauvais coup, Elvira s’est mise en position défensive avant d’attraper à pleine main le poignet de son aînée avant qu’il ne s’abatte sur elle. Sur le coup, rien d’anormal jusqu’à ce que sa sœur se mette à crier de douleur, hurlant à Elvira de la lâcher immédiatement. Ce qu’elle a tout de suite fait avant d’être tout aussi choquée que son interlocutrice en voyant les traces évidentes de brûlure là où sa propre main était précédemment posée. Elvira n’avait aucun objet caché où que ce soit qui aurait pu provoquer une telle blessure et de toute façon, elle n’avait pas eu l’intention de nuire à sa famille. Néanmoins, quelque chose s’est brisé entre eux cette journée-là, qu’elle le veuille ou non. Encore maintenant, elle se souvient du « monstre » à la fois violent et apeuré que son aînée adorée lui a alors balancé au visage.

  • Quelques semaines plus tard, des membres de la phalange du Corbeau sont venus la chercher, expliquant brièvement qu’ils devaient l’emmener dans un endroit pour les personnes comme elle. Entre sa sœur qui la fuyait et lui en voulait depuis l’accident et ses parents qui, en plus de ne pas avoir apprécié l'événement, devaient, en plus, voir l’aspect pratique de la bouche en moins à nourrir... Il n’a pas fallu un très long temps de réflexion avant qu’ils ne poussent Elvira dans les bras de ces étranges inconnus. La cadette n’a même pas cherché à protester tant il lui paraissait évident qu’elle n’avait plus sa place dans cette famille et qu’aucun de ses membres n’avaient réellement envie qu’elle reste. Alors sans plus attendre, elle a rassemblé ses maigres affaires dans une valise et, sous les regards de ceux qui l’ont mise au monde et de celle qui a davantage été une véritable mère qu’une sœur, elle a fait ses derniers pas dans cette maison avant de partir pour ne plus jamais revenir.

  • L’intégration à Spear Island n’a pas été facile pour Elvira. Certes, elle était héraut de Freyr et en ce sens, elle n’était pas détestée à cause de son dieu ; néanmoins, elle avait du mal avec le concept de socialisation. C’était tout nouveau pour elle qui n’avait jamais vraiment pris la peine de se faire des amis. A ses yeux, s’adresser aux autres relevaient davantage de la corvée que du plaisir et elle a mis énormément de temps avant d’apprécier un minimum les discussions avec les autres, avant d’avoir cette envie pourtant bien humaine d’apprendre à mieux les connaître. Et petit à petit, elle se disait que ce n’était peut-être pas si mal, après tout. Elle côtoyait des gens qui étaient comme elle et pour certains, c’était même encore plus difficile. Alors elle s’est ouverte, Elvira ; nouant ses premières et précieuses amitiés avec d’autres hérauts. A force, elle arrivait même à s’adresser aux ingénus vivant sur l’île.
C’était eux désormais, sa nouvelle famille.

  • C’est suite à la découverte de son deuxième pouvoir qu’Elvira s’est tout naturellement retrouvée placée dans la phalange du Serpent. Elle avait cette capacité précieuse de soigner les gens, de faire disparaître la majorité de leurs bobos. Elle a donc passé les cinq années obligatoires de son service militaire dans cette phalange, sans jamais parvenir à y trouver sa place ou à s’y sentir réellement à l’aise. Elle ne sait pas où elle aurait voulu aller et elle ne dit pas qu’elle aurait préféré aller plus souvent sur le terrain. Pourtant, elle avait cette sensation forte qu’elle n’était pas faite pour rester à exercer dans un hôpital. Alors pendant cinq ans, elle a pris son mal en patience ; faisant ce qu’on lui ordonnait, soignant ceux qui devaient l’être. Et puis, aux termes de ces années, à vingt-et-un ans, elle a fait le choix de quitter la phalange. Le problème, c’est qu’elle n’était pas certaine de savoir quoi faire de sa vie. Reprendre un rôle civil sur Spearton ? Poursuivre dans l’armée en attendant de, peut-être, trouver mieux ? Faute de réellement trouver ce qui l’animait au plus profond de son être, elle a fait le choix de rester dans le circuit militaire en tant que cuisinière. Si son troisième don lui interdit de pouvoir aimer ce qu’elle mange, ce n’est pas pour autant qu’elle ne peut pas en faire profiter ses camarades.

  • Les années défilent sans que sa position ne connaisse de grands changements. Du moins, officiellement. Officieusement, Elvira réfléchit beaucoup à ce qu’elle est, elle réfléchit, tente de trouver sa voie sans y arriver. Toutefois, elle a pris conscience qu’elle a énormément perdu durant son enfance et ça, elle ne veut plus. Elle n’a plus envie de perdre son temps à être sérieuse, à aider les autres en sachant qu’elle n’aurait rien en retour. Des années de réflexion où elle commence à prendre conscience que son seul désir, c’est de vivre. Pour elle et de la manière dont elle l’entend. C’est injuste que les dieux se permettent de décider pour eux. Sous prétexte qu’ils sont humains, ils peuvent sacrifier leur vie pour des entités soi-disant supérieures ? Elle n’est plus de cet avis. Elle a déjà gâché son enfance pour une famille qui a fini par la rejeter. Désormais, c’est cette envie de vivre pour sa propre personne et selon ses propres lois qui la tiraille. Mais comment arriver à un tel exploit quand Spear Island est régi par un règlement strict qui ne laisse place à aucune discussion ?

  • The Edge, c’est la solution miracle qui lui est servi à coups de tracts laissés par des anonymes sur les murs de la ville. Cette organisation lui plaît, tout comme les valeurs qu’elle semble vouloir défendre et mettre en avant. Peut-être que c’est ça qui lui correspond, finalement. Peut-être que c’est ce qu’elle est au fond d’elle. Le combat mené par les dieux n’est pas le sien, ça ne l’a jamais été et c’est ainsi qu’elle l’a toujours ressenti. The Edge, c’est ce qu’elle veut, c’est ce qu’elle est. Mais elle doit faire ses preuves, ils sont clairs à ce sujet. Si elle désire rejoindre ce groupe, elle doit prouver sa valeur et montrer qu’elle est un atout non-négligeable. Il est temps de se retrousser les manches et pas seulement pour éviter de les tâcher lorsqu’elle fait la cuisine.

  • Après moults recherches, Elvira parvient à trouver un filon pour The Edge en la personne de Rebecca Gates ou Revenge. Si la trouver n’a déjà pas été une mince affaire, Elvira a dû redoubler d’efforts pour la convaincre de la faire intégrer le groupuscule en la prenant sous son aile. Il a fallu argumenter, lui prouver que c’est une cause qu’elle a réellement envie de défendre et non de faire couler, qu’elle est prête à s’investir et qu’il est hors de question qu’elle dévoile les secrets de l’organisation, pour peu qu’elle soit acceptée et qu’on accepte de lui en confier. La tâche n’a pas été simple mais la héraut de Freyr a fini par convaincre Rebecca. C’est de cette façon qu’elle est devenue son apprentie et qu’elle a été recommandé par celle qu’elle considère comme une mentor et probablement son plus grand soutien dans ce monde.

  • Cela fait à présent quelques mois qu’Elvira fait partie de cette organisation sous le pseudo de La Gourmandise. Si elle a le sens de l’humour ? Certainement et tant pis si ça ne plaît pas aux autres. Elle, elle trouve que sa petite vanne sur son pseudo officiel au sein de The Edge et ses capacités est très drôle. Du reste, elle continue d’officier en tant que cuisinière mais il n’est pas certain qu’elle poursuive dans cette voie-là sur le long terme. Elle s’en est rendue compte, ça ne lui apporte toujours pas cette flamme qu’elle recherche. Elle n’a pas cette révélation qui la pousse à se dire « c’est ce que je suis, c’est ce que je veux faire durant le restant de ma vie. » A défaut de trouver mieux, elle continue de nourrir les bouches de ses camarades, les régalant en évitant de trop se plaindre du fait qu’elle ne puisse pas en profiter. Et puis, elle n’oublie pas non plus ce nouveau combat, celui qu’elle doit mener au nom de The Edge.