My Heart’s Grave

Biographie

Une naissance pour une mort
La mort. La mort a toujours fait partie de sa vie. Dès sa naissance, Rebecca tua sa propre mère. Une femme courageuse qui lutta jusqu’au bout pour sa vie et celle de sa fille. Son premier cri fut le dernier souffle de sa mère. Enjoué d’avoir une fille, son père déchanta à l’instant où il apprit le décès de son épouse. Il ne pardonnera jamais à Rebecca. Il la considéra immédiatement comme fautive et maudite. Les années n’atténuèrent pas sa douleur, au contraire. Plus la petite fille grandissait, plus elle ressemblait à sa mère avec ses cheveux bruns et ses yeux hazel.

Au moins, Rebecca n’était pas seule. Elle avait un grand frère. Etant lui-même très jeune à l’époque, il ne lui en voulu pas longtemps. Au fil du temps, l’envie de l’embêter, de lui courir après sur les longues plages australiennes pour lui balancer des crabes dans les cheveux en riant l’emportèrent. Durant ces brèves années d’enfance, le frère et la sœur tissèrent un lien étrange. Il passait son temps à l’embêter, à essayer de lui faire des crasses et elle se faisait punir à sa place pour ses bêtises, mais c’était un lien quand même. Personne d’autre n’avait le droit de l’embêter à part lui et son frère le faisait bien savoir à quiconque qui embêterait Rebecca à sa place.  

Le début de la fin
L’année de ses 13 ans, son père se remaria avec une de ses collègues de travail. Sa nouvelle belle-mère était sympathique et Rebecca espérait que sa présence apaise et soude la famille. Dans un premier temps se fut le cas. Elizabeth était gentille avec elle, son père continuait à ne pas lui prêter attention, mais il ne s’énervait plus contre elle et son frère restait fidèle à lui-même. Puis un jour, Elizabeth leur proposa de voyager à l’étranger tous ensemble pour les grandes vacances. Histoire de créer des souvenirs et dans l’espoir de nouer des liens. Elle avait vraiment de bonnes intentions et, contre toute attente, le père de Rebecca accepta.

Malheureusement, ses pouvoirs d’héraut s’éveillèrent en plein milieu de leur voyage en Irlande. Dès les premiers jours où ils foulèrent cette terre ancestrale, Rebecca se sentit que ça n’allait pas. Elle ignorait quoi, mais elle ressentait une ambiance pesante et se sentait observée. D’ailleurs, elle était anormalement silencieuse durant les visites et réagissait à peine aux taquineries de son frère. Rebecca était trop préoccupée à se persuader qu’elle n’était pas folle, car c’était la quatrième fois qu’elle remarquait trois corneilles qui la suivaient. Becca, arrêtes ta parano ! Ce n’est pas parce qu’à chaque fois qu’on change de lieux tu vois trois volatiles qu’ils te surveillent, c’est juste une coïncidence ! Et puis c’est ta faute aussi à te balader avec des bijoux brillants, ça doit les attirer voilà tout… T’es pas taré… Pas du tout….

Ce n’était qu’une simple coïncidence et rien de plus. Si seulement ! Les évènements étranges ne s’arrêtèrent pas là. Lors de sa deuxième nuit à l’hôtel, Rebecca dormit mal. Pourtant, elle était épuisée par la journée marathon qu’ils avaient fait. Cela n’empêcha pas son esprit tordu de lui jouer un mauvais tour et d’imaginer son frère dégringoler de plusieurs mètres et de s’écraser sur le sol rocailleux, mort. Elle se réveilla en sursaut, apeurée par ce cauchemar qui lui paru si réel. Rebecca en fut d’autant plus perturbée lorsque l’après-midi suivante la petite famille arriva sur le lieu de leur prochaine visite touristique : La Chaussée des Géants, recouvertes de ces mêmes pierres volcaniques sur lesquelles son frère trouva la mort dans son songe la nuit dernière. Tremblante et revivant la scène, Rebecca essaya de faire comprendre à ses parents qu’ils pouvaient juste faire une photo de loin et qu’ils ferraient mieux de se dépêcher et de partir pour voir d’autres lieux, sinon ils n’auraient pas le temps de tout visiter. Bien sûr, elle agissait bizarrement et ses propos n’avaient aucun sens et n’eurent aucun effet, à part celui de recevoir le courroux de son père, énervé par sa fille qui ne faisait que gâcher ce voyage. Elle eut beau insister, rien n’y fit. Son frère finit par l’éloigner des parents et des autres touristes et décida de faire le malin et de la provoquer en lui proposant un jeu : celui de sauter de pierre en pierre et d’aller au plus haut. Il espérait ainsi pouvoir la calmer en la faisant penser à autre chose, mais cela ne fit que l’angoisser davantage, car ils se retrouvèrent exactement sur le lieu de son rêve.

Par tous les moyens, Rebecca tenta d’éloigner son frère, même en lui disant la vérité. Il ne la crut pas et la traita de rabat-joie. Alors qu’il s’apprêtait à changer de pierre, son pied glissa. Tout allait arriver, elle allait revivre la scène ! Instinctivement et suivit par une irrépressible pulsion, Rebecca attrapa son bras et récupéra de justesse son frère en le tirant vers elle, l’empêchant ainsi de perdre l’équilibre et réussissant à éviter le pire. Sauf que son frère ne l’interpréta pas de cette manière. Il crut que sa sœur avait tiré sur son bras pour le retenir d’aller plus loin et de l’empêcher de continuer. Ils se disputèrent et en vinrent rapidement aux mains. Submergée par ses émotions et venant de recevoir un coup de coude dans les côtes par son frère, Rebecca se releva d’un bond et envoya une droite à son frère qui la prit de plein fouet. A ce moment-là, Rebecca ne remarqua pas la force avec laquelle elle le frappa. Ses pieds se soulevèrent du sol le faisant atterrir quelques mètres plus bas. La scène s’était finalement produite. Elle hurla. Becca était tellement sous le choc qu’elle ne s’en rendit même pas compte, ses yeux fixant obsessionnellement le corps de son frère. Un. Deux. Puis trois. Sa poitrine se soulevait, elle ne rêvait pas ! Il ne tarda pas à cligner des yeux et à geindre. Il était conscient. Blessé, mais vivant. Son cauchemar ne s’était pas réalisé. Soulagée, Rebecca aurait pu laisser libre court à ses larmes, si elle n’était pas paralysée par ce qui venait de se passer et par ce que son frère et elle-même venaient de comprendre en ne se quittant pas des yeux. Elle n’était pas normale. Elle avait fait quelque chose. Ils ne savaient pas quoi exactement, mais c’était irréel. Ils avaient peur. Lui, parce qu’il voyait désormais sa sœur comme un monstre et qu’il croyait qu’elle voulait le tuer et qu’elle avait manqué son coup. Et elle, parce qu’elle était dans l’incompréhension la plus totale et qu’elle réalisait que c’était elle qui aurait pu être la cause de sa mort.

Dès lors, plus rien ne fut pareil. Rebecca était coupable de l’accident, qui n’en était pas un ni pour son frère ni pour son père. Sa belle-mère ne sut quoi dire. C’était la fin du voyage et le retour à Sydney n’y changea rien. Sa belle-mère se contenter de garder le silencieuse tandis que son père ignorait littéralement son existence. Ils l’évitaient, ne s’approchaient plus d’elle et son frère passait son temps à lui cracher les pires insanités, cruautés et menaces possibles. Cette intenable situation dura un mois avant que les Corbeaux retrouvent enfin sa trace, après l’avoir cherché en Irlande. Ils n’eurent pas à parler bien longtemps à son père. Ce dernier fut très clair et expéditif :

« Emmenez-là ! Emmenez-là loin, très loin d’ici ! Elle est maudite ! »

Abandonnée, Rebecca les suivit sans protester. De toute façon, il n’y avait plus rien qui la retenait ici. Elle quitta sa famille sans se retourner, ne se doutant pas une seconde que plusieurs années plus tard, elle recroiserait le chemin de son frère en tant que membre de L’Inquisition.

Ardente renaissance
A son arrivée à Spear Island, il était évident que Rebecca ne pouvait ni vivre seule ni avec des jeunes de son âge. Elle avait besoin d’être entourée, d’être aimée, d’être acceptée et de trouver sa place. Reagan lui trouva l’endroit parfait chez Joy Wright. Cette quarantenaire vivait dans une maison calme non loin d’une des plages de l’île. Veuve depuis quelques années, elle n’avait pas eu d’enfants et vivait seule. La solitude lui pesait beaucoup et l’arrivée de Rebecca fut une bénédiction, malgré le caractère très sombre et colérique de l’adolescente dont l’âme avait été meurtrie plus d’une fois. Auprès de Joy, Rebecca trouva une famille bienveillante, une mère à l’écoute, réconfortante et aimante. Ce fut elle qui guérit ses blessures plus que le temps.

Malgré cet accueil et sa bonne intégration dans cette nouvelle vie, Rebecca tiqua sur plusieurs choses et se rebella à quelques reprises durant ses années d’entraînement, ce qui lui valu des recadrages, mais rien de bien méchant. Elle était une jeune adolescente au caractère bien trempé et une tête brûlée. Rien d’inhabituel, de préoccupant ou d’ingérable pour les capitaines de la Phalange du Loup, très habitués aux membres sanguins. La discipline, l’autorité, la rigueur, l’entraînement et le temps en viendraient à bout. Effectivement, Rebecca finit par être amadouée en apparence. Son vif caractère était toujours présent, mais ses questionnements et ses pensées restaient désormais secrets. Elle n’en pensait clairement pas moins.

Rebecca ne reniait pas l’existence des hérauts, leurs pouvoirs et le lien avec les dieux, mais le système instauré. L’entraînement, la connaissance de leurs pouvoirs, savoir les maîtriser et apprendre ce qu’ils sont et leur destinée étaient essentiels. Elle était totalement d’accord à ce sujet. En revanche, elle n’était pas d’accord que l’on force à perpétuer cette destinée sans avoir le choix, car le choix sous contrainte ou par dépit n’est plus un libre choix. Rebecca n’avait pas signé pour ça. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire des ingénus ? Ils n’avaient qu’à se démerder débrouiller et à ne pas traîner là où il ne fallait pas. Rebecca voulait décider de ce qu’elle voulait faire, quand elle voulait, comme elle le voulait et utilisait son pouvoir comme elle l’entendait. Pourquoi devait-elle risquer sa vie pour des personnes qu’elle ne connaissait pas et qui ne lui rendraient jamais la pareille ? Certes, elle avait choisi son métier. Elle aimait participer aux missions et taper du monstre, mais lorsqu’elle en avait envie et qu’elle l’avait décidé et non pas à cause d’une soi-disant destinée pour sauver l’humanité. Une humanité qui l’avait très mal traitée soit dit en passant. Mais ce qui était le plus révoltant, c’est que ce n’était pas le cas de tous. Et ceux qui ne voulaient pas de cette vie ? Ceux qui souhaitaient partir et avoir une vie toute simple et tranquille? C’était leur droit, leur choix et leur liberté en tant qu’être vivant. Sauf qu’on ne l’entendait pas exactement de cette manière sur Spear Island. Tout le monde devait contribuer, c’était ainsi et pas autrement, sous peine de représailles. Ce système était trop contraignant et trop rigide. Rebecca se sentait bridée. Plus les années passaient, plus elle se forgea sa propre opinion et remarqua qu’on leur cachait des informations. Le petit peuple n’était pas au courant de tout. Alors forcément, les graffitis et les tags de The Edge lui parlaient. Pendant longtemps, ce groupe lui trotta dans la tête, sans que ça n’aille plus jusqu’au jour où tout bascula.

Joy était pacifiste. Elle n’aimait pas se battre, détestée le combat et elle avait toujours peur. Elle aurait aimé un monde plus ouvert et dans lequel leur volonté et choix seraient écoutés, entendus et respectés. Mais elle avait un don rare et très précieux pour le combat et sa démission avait toujours été refusée. Elle avait finit par se lasser et laisser tomber, soumise à cette destinée jusqu’à cette dernière mission qui lui fut fatale. Du jour au lendemain, Joy n’était plus. Rebecca ne sut jamais les tenants et les aboutissants sur cette affaire. A part que ses camarades n’avaient rien pu faire. Il s’agissait d’un accident. C’était les risques du métier et ils n’étaient pas responsables. Indirectement ceux qui avaient refusé sa démission et ce système étaient coupables. Rebecca n’avait même pas pu la voir et lui dire au revoir. Joy ne méritait pas ça et elle ne méritait pas une telle fin. C’était terriblement injuste ! Rongée par la tristesse, la douleur et la colère, Rebecca décida de ne plus rester les bras croisés et d’agir. Il était temps que les choses bougent et changent.

Déterminée comme jamais, Rebecca traqua tout signe pouvant relever de The Edge. Discrètement, seule et en dehors de ses heures de travail, elle usa de ses compétences et arpenta sans relâche les ruelles de Spearton à la recherche d’une des personnes collant les affiches. Sa persévérance finit par payer et au lieu de suivre la personne, son impatience prit le dessus. Elle plaqua l’inconnu contre le mur et usa de la fureur divine pour l’effrayer et le convaincre de la mener jusqu’à leur repaire. Malgré la peur, il ne lâcha pas le morceau facilement et quelques coups tombèrent avant qu’il accepte. Bien entendu, elle ne fut pas bien reçu, mais le type qu’elle avait amoché encore moins (elle ne sait pas ce qu’il est devenu d’ailleurs). Après tout, il n’avait pas conservé le secret et en plus de ça, il amenait avec lui une soldate de la Phalange du Loup. Elle pouvait très bien être une espionne. Elle comprenait leur méfiance et Rebecca dû convaincre, argumenter et expliquer ses raisons très longuement. Elle ne cacha absolument rien de ses pensées, de ses opinions, de ses convictions, de ses intentions et de ce qui l’avait amené jusqu’ici si ardemment.

Elle, elle pouvait se battre. Elle était douée et admettait sans vergogne que ça la faisait vibrer et qu’elle adorait le combat. Alors elle continuerait à se battre, mais plus seulement pour elle et pour ses convictions. Elle se battrait pour cette liberté de choix. Pour tous ceux qui se sentent coincés et qui vivent constamment avec une boule au ventre lorsqu’il fallait partir en mission. Pour Joy. Pour obtenir justice et compensation pour tout le mal subi. Et pour cela Rebecca devint Revenge.

♚ Sa marque d’héraut est un triskèle situé sur sa cheville gauche. Rebecca possède également un tatouage, le prénom Joy, sur son poignet droit.

♚Rebecca est Audacieuse – Téméraire – Intrépide - Passionnée – Entière – Fougueuse – Féroce - Impatiente – Imprévisible – Rancunière- Colérique – Pugnace – Provocatrice – Ténébreuse – Rancunière - Jalouse – Possessive.