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Keith Wittgenstein
Keith Wittgenstein
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Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)  Empty Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)

Ven 13 Aoû - 10:58
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
J'ressentais une sorte de vague à l'âme. Une sorte de nostalgie, une déception, depuis quelques temps. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus. J'arrivais pas à verbaliser concrètement ce que je ressentais. Tout se mélangeait dans ma tête. Que faire... Que dire ? A qui se confier ? C'était trop dangereux, je devais garder les choses pour moi. Je sentais ce vide beaucoup trop présent. Comme si j'me trouvais au bord d'un précipice. Un seul pas de travers et c'était la chute, alors j'me plongeais comme jamais dans le boulot, pour m'offrir une parenthèse, pour ne plus penser à ce qui pourrait être douloureux. Et est-ce que c'était incroyable si j'vous disais que ça marchait ? ça mettait ma tête en veilleuse. Aujourd'hui, c'était le loup en personne qui partait en mission, alors, bien entendu, j'm'étais porté volontaire tout de suite. Direction Moscou puis Kazan, j'étais vêtu pour l'occasion, fallait dire que c'était pas les coins les plus chauds du globe, mes sous vêtements thermiques me permettais de ne pas me balader engoncé dans quelques vêtements, un bonnet duquel s'échappait quelques boucles brunes, une doudoune bleu électrique, un pantalon simple, mais sous lequel j'avais dû enfiler un leggings polaire. J'étais presque bien. Alors que nous étions dans la voiture, je lisais tranquillement le rapport. Des disparitions. Il n'y avait pas un profil particulier. C'était une infinité de possibilités qui s'offraient à nous.

"T'en penses quoi ?"


Je glissais les yeux vers mon oncle. Cet homme, c'était ma seule famille de sang. C'était celui qui m'avais recueillis à mes six ans. J'avais passé ma vie sur l'île, autant dire que j'avais toujours baigné dans les effluves de Spear. Mon objectif avait toujours été de faire parti de l'armée, de toute façon... Est-ce que j'étais en mesure de faire autre chose ? J'avais fais mes classes, j'étais monté en grade (je l'espère, sans le concours de mon oncle, et par mes seules compétence.). J'étais sérieux, efficace. En réalité quand je regardais ma vie actuellement, j'avais tout pour être heureux. J'étais capitaine de ma phalange (un poste à responsabilité dont j'étais fier) je sortais avec Quin, et tout se passait bien. C'était dingue comme une ombre idiote au tableau pouvait être... Un frein. J'avais dans la main un collier rattaché à beaucoup trop de souvenirs. J'avais décidé de m'en débarrasser, il était trop lourd à porter. J'l'avais donc jeté par la fenêtre sans autre cérémonie, sans rien en dire, histoire de clore définitivement ce désagréable chapitre.

"J'me demande ce que c'est... Surtout qu'on a retrouvé aucun corps. Ce sont juste des disparitions bizarres..."
Et là, je tapote un paragraphe. "A part une femme qui assure avoir vu une énorme belette... J'pense pas que ce soit commun par ici. Les corbeaux ont fait du beau boulot ! "

Keith et  @Friedrich Wittgenstein
06/05/2021
Magneion
Friedrich Wittgenstein
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Ven 13 Aoû - 13:23
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
La voiture est comme une cage qui le maintient à quelques centimètres au-dessus du sol. Un espace parfaitement clos dans lequel Fred se sent presque piégé. Le loup n’a jamais aimé les moyens de transport, encore moins les modernes et même s’il doit admettre qu’il préfère de loin la voiture à l’avion, il reconnaît qu’il supporte de moins en moins les trajets pendant les missions. Par chance les missions justement, Fred en réalise de moins en moins. Sûrement parce que son rôle au conseil des cinq lui prend trop de temps, sûrement parce que ses responsabilités sont davantage centrées sur l’île. D’un côté, Fred doit admettre que cela l’arrange, ça lui permet d’éviter les trajets, en voiture, en bus, en avion. Mais d’un autre côté, l’aîné de l’île commence sérieusement à se dire que Spear Island se passe de ses services, que, vieil homme qu’il est, son utilité commence aussi à se dissiper.

Cette mission là il la prend donc très au sérieux. C’est un moyen pour lui de prouver un peu à tout le monde que malgré son âge il est encore vigoureux, un moyen aussi de se prouver à lui-même qu’il n’est pas seulement utile au conseil : mais aussi sur le terrain. Quand il apprend que c’est Keith, son fils adoptif qui l’accompagne, il en est même assez ravi. Ce qui le ravi un peu moins, c’est la route. Cette voiture qui le coupe du sol et qui lui donne la sensation de vivre dans une bulle, dans un espace dans lequel il n’y a aucune vie. Comme chaque voyage, l’homme s’est donc muni d’un petit cachet, contre les maux de transport. Ayant perdu l’habitude, il prend le cachet légèrement en retard, ressentant ainsi quelques nausées et des maux de crâne qui se dissipent doucement au fil des heures. Cela ne l’empêche pas de rester concentré, plus sur la route que sur le sujet de leur enquête. Ça, c’est Keith qui s’en occupe. Assis à ses côtés, l’oncle tend l’oreille, à l’écoute de son fils qui maintient les yeux rivés sur les notes et lorsque, forcément, on lui demande son avis, Fred relève doucement les pupilles et marmonne.

« - C’est toi qui as les notes bonhomme, c’est à toi de me dire ce que tu en penses, non ? »

Il esquisse un sourire bienveillant et reporte son attention sur la route. Keith est happé par les lignes qui se présentent sous ses yeux, jusqu’à ce que son attention se détourne sur un collier qu’il balance par la fenêtre. Fred se raidit, à l’instant où sa main se lève, incapable de réagir dans les temps. Le collier est lancé sur la route et l'Héraut de Perséphone le voit rapidement disparaître, poussant un léger soupir, incapable de comprendre le geste.

« - Keith, il ne va pas se désagréger tout seul. Qu’est-ce qu’il t’a fait ce pauvre collier ? Je t’ai déjà dit qu’on évitait de jeter des déchets par la fenêtre, sauf les noyaux. Bon, en Russie ça ne sert à rien, le fait est que la nature n’est pas une poubelle. »

Bon, il est évident qu’à cette époque de l’année, surtout en Russie, rien ne pousse. Le pays n’est pas franchement propice à la végétation, du moins, pas à celle dont Fred à l’habitude de jouir. C’est qu’il est un protecteur des plantes et de la terre l’allemand, après tout, il n’est pas l'Héraut de Perséphone pour rien. Fred sait Keith moins sensible à la végétation, mais même si sa présence est destructrice vis-à-vis de la flore, cela ne doit pas l’empêcher de faire quelques efforts concernant la pollution. Fred élude la question, secouant doucement la tête avant de serrer le volant plus fermement. A l’annonce des informations, il se raidit.

« - Une énorme belette ? Hum … Des bunyips tu crois ? Ce ne sont pas des belettes, mais ça expliquerait la disparition des corps non ? »

Machinalement Fred détourne les yeux vers Keith pour avoir son avis. Il tend la main, plongeant doucement ses doigts dans un petit paquet d’amandes qui trône non loin de là avant d’en croquer une.

Fred &  @Keith Wittgenstein  
06/05/2021
Magneion


Dernière édition par Friedrich Wittgenstein le Sam 20 Nov - 19:25, édité 1 fois
Keith Wittgenstein
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Mar 31 Aoû - 9:33
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
  J'observe, je vois, c'est ce qu'on attend de moi, c'est ce qu'on attend d'un capitaine, qui descelle le moindre changement, la moindre petite chose, qu'on note les détails. Au final, j'aurais sans doute fait un bon corbeau. Mais j'étais trop bruyant, pour ce qui était du reste. Mes pouvoirs étaient pas du genre passe partout, non, j'étais fais pour la bagarre, et en réalité, ça m'avais sauvé les miches, chez les loups, je pouvais exprimer ma colère autrement, en faire quelque chose d'utile. En réalité... C'était quelque chose d'agréable, de pouvoir faire quelque chose. Quelque chose de bien. Le regard des autres me pesais, leur approbation était importante, et j'le savais depuis longtemps, mais je l'avais réellement compris quand j'avais vu l'air plein de dégoût de l'inquisiteur que j'avais croisé. ça avait pété un truc en moi, ça avait fait remonté pas mal de mélasse que je m'employais à planquer au plus profond... Toujours était-il qu'en observant mon oncle, j'avais vite pigé qu'il était pas à l'aise. De toute façon c'était toujours comme ça. En avion... C'était pire. Parfois j'me disais qu'il agrippait tellement fort les accoudoirs qu'il allait laisser une emprunte dedans. Et on atterrissait et... Rien. Comme si on était jamais passés par là. Comme si y'avait aucun témoignage de cette émotion. Et au final... C'est ce qui nous attendait tous. Ne pas marquer l'histoire, disparaître sans aucune trace de notre passage. J'entends sa voix, grave, et je hausse les épaules.

"Ce que j'en pense c'est qu'on a pas une menace clairement définie et identifié. Mais... Y'a quelques pistes. Des idées."

D'habitude... Je savais dans quoi je m'embarquais. Là... Cette mission avait tout d'un truc bâtard. Mais... A chaque fois que je récupérais le fil de mes pensées, ça s'éloignais. J'arrivais pas à me fixer assez longtemps. Mon regard se plongea dans l'asphalte qu'on avalait, les lignes blanches qui passaient, encore et encore. C'était hypnotisant. Mes mains s'étaient tortillées autour d'un pendentif, encore et encore, crispés, les arrêtes taillées au couteau du pendentif s'enfonçait dans ma chaire comme autant de rappels. "Oublie pas tes erreurs Keith.". Mais non. Je voulais pas vivre dans mes erreurs ni mes échecs. Je voulais pas baisser les yeux sur ce truc et revoir ce regard écœuré sur moi. Non. J'l'avais dégagé loin de moi sur une impulsion. Puis vient la remontrance, je savais qu'elle viendrait. Et pourtant... Il parle avec une certaine douceur, comme toujours. Lui aussi, j'allais le décevoir ? Son regard allait-il changer sur moi ? Si il apprenait mes erreurs, sûrement. Je jette à nouveau un regard morose sur la route.

"C'est une dent de kot baioun accroché à une corde de chanvre sécher. Rien qui ne saura se désagréger. J'fais attention."
Je détourne un instant le regard, et me mordille la lèvre. "Y'a des trucs, ils sont... Trop chargés, ils déconcentrent, parfois faut s'en débarrasser d'une manière ou d'une autre. Pour oublier, pour avancer. J'suis sûr que comme ça je le reverrais plus jam... Attends."

Et là... Je me replonge dans le dossier, des mots qui se mélangent, des lignes, des indices. Une grosse belette hein ? Il semblait que le témoin ait besoin de lunettes.

"... Non. Je ne pense pas que les victimes soient mortes, au contraire... Après tout... Y'a pas de marais là où on va... non... Mais... C'est un terrain de chasse idéal pour une saloperie de chat.
" Et je secoue la tête. "Oui, mon langage... Désolé !"

Keith et  @Friedrich Wittgenstein
06/05/2021
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Dim 12 Sep - 16:27
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
Friedrich a toujours eu un œil sur son neveu. Son fils. De près ou de loin, les agissements de Keith, il fait toujours en sorte de les connaître. Au début c’est facile avec un garçon, surtout lorsqu’il est jeune. Parce qu’un comportement est souvent révélateur d’un problème qu’il peine à exprimer, mais que Fred, autrefois, comprenait toujours. L’instinct paternel dit-on. Le problème c’est qu’avec le temps, les enfants communiquent moins. Les enfants se rétractent dans cette petite bulle dans laquelle ils se sentent en sécurité sauf que là, bah on a plus tellement accès à leurs pensées. Friedrich a toujours donné de son temps et de son amour à Keith, ça personne ne pourra jamais le lui reprocher. Keith c’est son fils, son sang et même s’il n’est pas celui qui a planté la petite graine, il est clairement prêt à être l’homme qui donnera sa vie pour sauver la sienne. Friedrich c’est un homme attentif, d’ailleurs, là, il voit bien que quelque chose tracasse son petit garçon sauf qu’il n’a plus les armes pour aller combattre avec lui. L’aîné des Wittgenstein a les yeux rivés sur la route, mais cela ne l’empêche pas de détourner l’attention pour venir agripper le regard de son fils. S’il essaie de déchiffrer l'expression qui dessine son visage, le garçon rabat vite les yeux vers les notes avant d’émettre son point de vue sur la mission. C’est assez vague mais Fred hoche la tête.

« - Hum … oui … et qu’est-ce que tu entends par menace clairement définie et identifiée ? »

L’oncle tourne encore une fois son attention vers le garçon sans porter le moindre intérêt au papier. La mission, Fred l’a lue une première fois mais il n’a plus les termes exacts en tête. Peut-être qu’il aurait d’autres idées en parcourant ces lignes gravées sur le papier blanc, mais pour l’instant, ce qui le préoccupe davantage, c’est cette expression morose que son fils abat sur la route. Il est triste, ou peut-être simplement préoccupé. Le problème des enfants, lorsqu’ils rencontrent un obstacle, c’est qu’ils sont incapables de demander de l’aide et Fred peine à savoir s’il peut lui tendre la main. Keith ne tarde pas à lui faire comprendre qu’il y a un autre qui le tracasse. Fred d’ailleurs, s’autorise à un petit coup d’œil en sa direction, souhaitant en deviner les plus. Il aurait aimé aborder la conversation de suite, crever l’abcès, le conseiller, lui vieux sage, du haut de ses cinquante années de vie. Mais le garçon est happé par un mot gravé sur le papier et détourne rapidement l’attention.

« - Un chat ? Hum, oui, en effet, c’est plus cohérent. Enfin … Tu ne m’as pas dit qu’une femme avait identifié une belette ? Non parce que c’est sacrément différent. »

Fred fronce doucement les sourcils et secoue la tête. Bon, il ne lui en veut pas à cette p’tite dame. Après tout, les humains font de leur mieux pour comprendre ce qui les entoure. Sans compter que lorsque l’esprit ne comprend pas, l’homme cherche l’explication la plus plausible. Une belette. L’homme relève doucement les sourcils et vient tendre sa main sur l’épaule de son fils.

« - Cela nous permet de partir sur une piste bien solide, c’est bien Keith. Il serre son épaule et reprend son volant en mains. Dis-moi bonhomme, il te venait d’où ce collier ? Tu avais l’air pensif … est-ce que tu veux en parler ? Il affiche un petit sourire bienveillant. Tu sais parfois, quand on est trop chargés, le meilleur moyen de s’alléger l’esprit c’est d’en parler. Ça fait du bien de verbaliser les choses. »

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Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)  Empty Re: Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)

Jeu 11 Nov - 9:55
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
 
Y'a des moments où on est paumés, où on a juste besoin d'une bonne traque, d'une chasse. Et de quelqu'un près de vous qui vous veut du bien. Fred était cette personne. Si dans un premier temps il était considéré comme mon oncle, c'était lui qui m'avais élevé, ne faisant aucune distinction entre moi et sa fille, qui viendrait ensuite. J'avais été son fils, son "garçon". J'crois que sans lui j'aurais fini totalement amer. A nager dans un éternel nuage de vinaigre, et j'lui devais beaucoup. Mais pour l'instant, mon coeur, mon esprit était ailleurs. La tristesse, la sensation d'être un échec ne s'en allait pas. J'avais le coeur serré. Je hausse les épaules à ses mots. Retournant quelques pages et un rictus m'échappe lorsque je vois le nom de celui qui a rédigé le rapport. Il est encore en vie celui là ? La colère enfle doucement sous ma peau, glissant comme un joli petit courant de lave. Et je glisse finalement un regard vers Fred.

"On ne sait pas de quoi il s'agit. De quelle créature. Les techniques ne sont pas les mêmes selon ce à quoi on est confronté. C'est une mission risquée. Mais j'suis avec toi, et j'ferais tout pour que ça se passe bien."


J'ferais tellement tout que j'donnerai ma vie pour mon oncle si il le fallait. J'oubliais jamais les mains tendues, j'oubliais jamais ce que les gens faisaient pour moi. Et lui... Lui il avait fait plus que quiconque. Il avait offert un toit, de l'amour à un paria tel que moi. Héraut choisi par Seth. Le dieu du chaos "du mal". Le mal était... Quleque chose de proprement biblique. Le bien aussi. A une époque, cela n'existait pas. Et ce n'était pas ce que Seth représentait. Seth c'était le chaos, la colère, mais aussi le côté dur, intransigeant de Pharaon. Seth était tellement de choses. Mais pas "Le dieu mal aimé qu'on présentait" après tout... Il avait eu à une époque des fidèles. Ce mépris clairement affichés par d'autres m'avais pesé toute ma vie. J'avais fais de mon mieux pour ne pas faire honte à mon oncle, pour être le meilleur, toujours, mais ce ne serait jamais assez de toute façon. N'est-ce pas ? J'me devais de rester fort, droit. La conversation se poursuit, et je tourne la tête vers lui, me mordillant la lèvre.

"Les ingénus tentent parfois de trouver une expression cohérente à ce qu'ils voient je pense... Parfois ça peut prendre d'étranges formes P'pa."


Il parle, finalement, et je me mordille une fois de plus les lèvres. En parler et avouer ma faiblesse ? En parler et avouer ma traîtrise ? Il serait le plus à même de me conseiller, et... Si c'était réellement une faute, une trahison, j'affronterai les conséquences. Je hausse les épaules, regardant par la fenêtre en poussant un long soupir. La douleur était moins vive, moins tranchante avec les jours, mais elle était toujours présente. Toujours là, telle une affreuse plaie béante.

"C'est moi qui l'ai fait ce collier. C'est... Une dent de monstre que j'ai sculpté. J'ai rencontré quelqu'un y'a quelques mois. Avant que... J'sortes avec Quin. Y'a... Y'a eu une connexion. Quelque chose. J'me suis jamais senti aussi bien avec quelqu'un. C'est à lui qu'j'ai offert ce collier. Et... J'ai... Il m'a offert sa gourmette. J'la portais au poignet."


Ma gorge se serre, comme si quelque chose allait en sortir. Un serpent. Une créature immonde, symbole de ma traîtrise. De mes fautes. Je toussote, et étrangement, c'est un petit bruit, égal à un sanglot qui tort ma gorge, une petite plainte beaucoup trop aiguë pour moi. Et je passe une main dans mes cheveux, toussotant.

"C'est... C'était un inquisiteur. J'ai vu son tatouage. J'l'avais pas remarqué avant. Il... Il a finit par comprendre que moi j'étais un héraut et..."
Je passe mes mains sur mon visage un moment, yeux fermés, le contact de mes paumes contre ma bouille me rassure un moment alors que j'me recroqueville un peu sur moi. "J'suis un monstre parmi les miens, j'suis un monstre en dehors... Est-ce que c'est mon destin P'pa ? Celui d'être... Un étranger de qui il faut se méfier partout ?" Un frisson glacé s'empare de moi, enserre un peu plus, un tout petit peu plus ma gorge. "Je... J'veux me débarrasser de tout ça... J'pourrais... J'oublierai tout. Mais... C'est impossible." Parce que j'oublie jamais. Jamais.



Keith et  @Friedrich Wittgenstein
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Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)  Empty Re: Les loups, la belette, mais où est le renard ? (Ft Fred)

Jeu 2 Déc - 17:05
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
Il est vrai que biologiquement, Keith n’est pas son fils. Mais Friedrich ne l’a jamais perçu autrement que comme son enfant. Keith, c’est sa plus grande fierté, sa seule famille, absolument tout ce qui lui reste. Si tout le monde reconnaît de nombreux traits communs entre les deux hommes, Friedrich sait que ce n’est pas à lui que le garçon ressemble. Mais à son frère. Son jumeau. Cette personne que Friedrich chérissait autant que sa propre vie. Ce n’est pas son propre reflet qu’il perçoit à travers chacun de ses traits, mais celui de son frère. Un jumeau, c’est vrai, mais pourtant si différent de lui. Lorsque ses prunelles glissent dans les siennes, Friedrich ne ressent aucune mélancolie, aucun regret. A ses yeux, Keith est parfait et il sait pertinemment que son frère penserait la même chose. Lorsque le vieux père glisse doucement son attention vers son fils, une douleur vient pincer le creux de son ventre. Quelque chose ne va pas. Il le sait et cela fait plusieurs heures qu’il le voit. Si le Loup s’autorise à poser quelques questions, il rive toutefois ses yeux sur la route, concentré et bien déterminé à les conduire à destination. Keith évite d’abord le sujet, évoquant leur mission. Friedrich s’y concentre, hochant la tête pour accepter et entendre les idées de son fils. « C’est vrai, tu n’as pas tort. On verra ce qu’il en est une fois sur place. » Keith a raison, les ingénus font souvent fausse route quand il s’agit de monstres. Si la question soulevée reste importante aux yeux du Loup, la casquette du héraut disparaît doucement au profit de celle du père. Le monde aura beau souffrir, les innocents auront beau être en danger, sa priorité est et restera à jamais le bien-être de son fils. Et pour l’instant, c’est surtout ce qui le préoccupe. Glissant doucement ses pupilles en direction du garçon, Friedrich décide de l’inciter à parler. A s’ouvrir. Il veut savoir, comprendre ce qui le ronge pour pouvoir l’aider. Lorsque le garçon se penche vers la fenêtre, Friedrich sent l’angoisse grimper à l’intérieur de son être, incapable de deviner ses pensées. Il aurait aimé pourtant. Pouvoir l’aider, là, sans qu’il ait besoin de le verbaliser. Sans qu’il ait besoin de souffrir. Puis finalement, Keith accepte de s’ouvrir. Lorsqu’il lui évoque le collier et une rencontre, le jeune père hausse un sourcil intrigué.

« Tu as sculpté la dent d’un monstre ?! C’est … curieux comme cadeau. » Symbolique, il imagine. Fred ne sait pas pourquoi, mais connaissant son fils, cela doit sûrement avoir une explication. Le jeune père prend au sérieux les confidences de son fils, sentant bien cette pression qui pèse sur ses épaules. Sa voix devient grave et Fred peut ressentir toute la douleur que ressent le garçon. Keith poursuit son explication et Friedrich se fige. Un inquisiteur. S’il prend sur lui pour ne pas abattre sur Keith un regard grave, le Loup ne peut retenir un profond soupir d'angoisse. Il fallait que ça soit un inquisiteur. Le garçon se recroqueville, sûrement coupable et la main de Friedrich se glisse instantanément vers lui pour saisir ses doigts. Il serre affectueusement sa main. « Tu ne pouvais pas le savoir fiston. » Il a pris de gros risques. Il a été insouciant. Il aurait dû être prudent. Mais Friedrich n'en dit rien. Le rythme cardiaque du père s’accélère mais l’homme est bien incapable d’afficher la moindre colère. Pour le moment, il n’a aucune information sur cet inquisiteur. Si ce que Keith lui apprend est vrai, lui non plus ne savait pas qu’il était un héraut. L’inquisiteur aurait-il été capable de manipuler Keith pour sa cause ? Le Loup l’ignore, mais cela l’inquiète. Serrant encore la main de Keith, Friedrich reprend :« Mais non, ne dis pas ça ! Tu ne pouvais pas le savoir, et, tu restes humain Keith. Tu as le droit d’aimer, ce n’est pas un crime ! Sans compter que ce n’est pas quelque chose que l’on … contrôle … »

Friedrich n’a jamais vraiment compris les Inquisiteurs. Jamais il ne comprendra, jamais il n’acceptera. « Est-ce que … il t’a fait du mal ? » L’angoisse grimpe dans l’esprit du père qui ne réfléchit plus vraiment comme le dirigeant de Spear Island. Il veut comprendre. Il n’est pas impulsif. Bien au contraire. Si Keith a aimé cet homme, cet individu, c'est forcément qu'il devait être quelqu'un de bien, non ? Friedrich a toujours su se montrer compréhensif, tout ce qu'il veut, pour l'instant, c'est soutenir son fils. « Quand … quand est-ce que ça s’est passé ? » Il tourne doucement les yeux en sa direction. En ce qui concerne la sécurité de l’île, il l'interrogera plus tard. Pour le moment, Keith n’a pas besoin d’être sermonné par son supérieur. « Vous vous êtes revus depuis ? » L’homme secoue vivement la tête, prenant conscience de tous les enjeux, à la fois personnels et communs à l'île des hérauts. Il se mord l’intérieur de la lèvre et relâche la main de son fils. « Tu ne peux pas tout bonnement oublier Keith. Aimer n’est pas une erreur, là-dessus, tu n’as pas à t’en vouloir. Mais il est vrai, que tu as pris un risque. Tire en une leçon. Et ... s'il te plait, fais plus attention ... s'il t'était arrivé quelque chose ... je ... » Sa gorge se noue et le Loup serre les dents, incapable de poursuivre. Il doit attendre quelques instants pour reprendre son souffle et continuer. « Que … qu’a t-il fait quand il a su ? » Les informations se bousculent à l’intérieur de son crâne. Est-ce que l’inquisiteur a perçu l’homme derrière ce qu’il pensait être un monstre ? Il veut savoir. Fred glisse ses iris dans celles de son fils. Va t-il chercher à la retrouver ? Est-il une menace ? « Penses-tu qu’il y a un risque qu’il représente une menace ? Enfn … je veux dire … pour toi ? »


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Jeu 6 Jan - 10:21
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
 
Le gamin solitaire et renfermé sur lui même avait grandi, il avait profité du contact solaire de son oncle pour faire son possible pour s'ouvrir au monde. J'l'avais fais avec lui, sa famille, ma famille, un peu moins avec le reste du monde. La faute à une image que les quidams se faisaient. Un reflet de moi, déformé, éclaté. Un reflet qui ne montrait que mensonge. Si dans les premières années j'm'étais battu comme un fauve, contre ça, j'avais fini par laisser tomber. A quoi bon prendre les armes pour une cause perdue d'avance ? J'avais choisi l'ombre, j'avais choisi de pas prendre de place pour éviter le jugement. Pourtant si y'avait bien une personne que je voulais, à tout prix, pas décevoir, c'était lui, c'était ce père qui m'avais ouvert les bras. Et pourtant... Pourtant j'avais l'impression de le trahir, bien que paradoxalement, alors même que j'racontais mon histoire, je sentais un poids s'élever de mes épaules, petit à petit.

"A la base c'était pour moi. C'est le premier monstre que j'ai éliminé après... Tu sais... L'attaque." Celle qui nous avait coûté si cher, celle qui nous avait retiré les notre. J'avais donc ramassé cette dent, sans savoir quoi en faire. Puis avais pensé aux sculptures d'ivoires. Si a la base, j'avais dans l'idée d'en faire une sorte de protecteur, c'était devenu un porte bonheur dont la surface a finit par se lisser, s'éroder. Une main chaude et calleuse vient saisir la mienne avec douceur, je serre ces derniers. Si lorsque j'étais gosse, elles me semblaient géantes, désormais nous étions à égalité, signe que j'étais devenu un grand garçon, non ? Un sourire sans joie semble faire grincer mes joues, mon visage, alors que la culpabilité comprime tout mon corps.

"Il a réussi à me comprendre là où personne avant j'avait jamais vraiment essayé, on a partagés tous les deux des trucs... Y'a aucun nom qui est sorti, on a... Partagé un instant nos blessures et ça m'as fais du bien."


Soudain, des larmes m'échappent, et ce grand guerrier qui se voulait infaillible, il se voûte, il se repli un peu plus sur lui. Ma gorge se serre et un sanglot s'étrangle dans le fond de ma gorge, forçant une quinte de toux. Je passe une main dans ma tignasse. "Physiquement ? Non. Mais... J'ai vu ces yeux. J'suis une bête pour lui, un monstre, et rien de plus. Mais tu sais... Certains pensent pareil à Spear. C'était pas la première fois, et pas la dernière fois qu'on me regardera comme ça. Mais... J'avais baissé mes défenses pour lui. Je... J'pensais pas que ça me toucherai autant." Je prend une grande inspiration, et hausse les épaules. "Il ne fera rien pour me nuire. Parce que je peux saborder sa place en racontant ce qu'on a fait. Je peux le discréditer auprès de ses supérieurs. Foutre en l'air sa carrière. Et je ferais jamais rien pour lui nuire pour les mêmes raisons."

A la question du "quand"... Je hausse les épaules. "On a passé une soirée ensemble en janvier, on s'est revu à l'autre bout du globe en mars. C'est là qu'il a découvert qui j'étais. Moi j'savais qui il était depuis janvier. J'me suis dis à un moment que si je lui mentais, sur celui que j'étais... ça passerai et que j'aurais droit à... Un peu d'attention." Je secoue la tête. "J'ai bien vite abandonné l'idée, c'était... Mal. On ment pas à quelqu'un qu'on apprécie, alors j'ai choisi de plus le voir. On s'est revu par hasard."

Un rictus sans joie m'échappe.

"Quand il a su... C'est lui qui a perdu toute humanité. Il... Il s'est vidé. De ses émotions j'entends. C'était... C'était une toile blanche. Creuse. Vide. J'aime pas le vide, y'a rien à quoi s'accrocher. On... On s'est séparés et on a été clair sur le sujet. Il ne sera pas une menace. Je te le promet." Ma gorge se serre, et je fronce les sourcils, la colère brouillant mon regard. "Moi... J'ai juste senti la rage, la colère. Puis la tristesse, la culpabilité d'avoir trahi les miens, failli à mon devoir. J'ai... J'ai pensé à quitter Spear, à partir, à disparaître. Pour expier ma faute." C'est une posture raide que je prend. On a tous fauté un jour, mais toutes les fautes ne sont pas semblables, et j'devrais porter ce poids jusqu'à ma mort. Tout comme lui.


Keith et  @Friedrich Wittgenstein
06/05/2021
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Lun 21 Fév - 0:25
Les loups, la belette, mais où est le renard ?
"Direction la Russie"
Pendant un court instant, Friedrich songe à arrêter la voiture. Il observe le bas-côté, là, d’un œil déterminé. Il pourrait garer la voiture, sortir et prendre Keith entre ses bras. Il pourrait l’ausculter de haut en bas pour s’assurer que son p’tit garçon n’ait rien. Il pourrait s’asseoir, trouver un coin d’herbe, là où il se sent bien plus en sécurité et l’écouter parler jusqu’à ce que les larmes disparaissent de ses orbites. Il pourrait l’écouter des heures, des jours, des années. Le sujet qu’ils abordent n’est pas simple, d’autant plus que Fred doit adopter le rôle du père et du supérieur hiérarchique. Il sait que les réponses ne seront pas les mêmes, qu’en tant que père, il doit s’assurer que le jeune homme se porte bien, mais qu’en tant que Loup, il doit aussi remettre les points sur les i. Keith a été imprudent, c’est vrai, pourtant ce n’est pas ce que retient l’héraut de Perséphone lorsque le garçon lui explique l’origine de toute cette histoire. Un poids se forme dans le creux de son ventre lorsque Keith lui explique d’où vient ce collier. Enfin, d’où il venait. Si son oncle n’émet aucun commentaire à son sujet, c’est simplement parce qu’il trouve l’idée particulièrement … curieuse. Friedrich décide de ne rien dire à ce sujet, ce n’est pas un élément sur lequel il a envie de revenir et de toutes façons, ce n’est pas non plus ce qu’il l’intéresse. Non. Les informations essentielles, Keith ne tarde pas à les lui donner. Il présente l’inquisiteur de façon très subjective, de manière assez floue ce qui ne permet pas réellement à Fred de comprendre leur relation.

« Quand tu parles de partager vos blessures tu ... »

Mais l’oncle s’interrompt. Il a bien compris que Keith n’avait rien dit. Que l’Inquisiteur s’était également tu. Aucun nom n’est sorti. N’est-ce pas cela que ça veut dire ? A priori, il semblerait que l’île n’ait pas été mentionnée, qu’aucun de ses membres n’ait été mis en danger. Mais pour l’instant, Fred n’est sûr de rien. Lorsqu’il parle de blessures, Fred comprend que Keith parle ici, de deuil. Il aurait croisé un inquisiteur, endeuillé sûrement avec qui il aurait partagé ce fardeau ? C’est possible et Friedrich ne peut pas vraiment lui en vouloir. Chacun traverse cette épreuve à sa façon. Tout ce qu’il regrette, c’est de ne pas avoir perçu la douleur de son fils avant l’autre. De ne pas avoir été présent. Voyant que les larmes s’échappent des orbites du garçon, Friedrich, glisse une nouvelle fois sa main en sa direction. Il serre les dents, sentant une douleur se former dans le creux de son ventre.

« Chuttt … Ne dis pas ça, s’empresse de répondre l’oncle en serrant affectueusement la main de son fils, tu n’es pas un monstre. Les monstres n’aiment pas, ce qui n’est pas ton cas. Tu es d’accord ? Les gens ont simplement peur de ce qu’ils ne comprennent pas, de ce qu’ils ne contrôlent pas et de ce qui est hors de leur portée. On est tous différents mon bonhomme, crois-moi tu n’as rien d’un monstre. »

Lorsque Keith lui fait comprendre que l’Inquisiteur ne lui fera rien, pour la simple et bonne raison que lui-même peut nuire à sa position, cela ne le rassure pas. Bien au contraire. L’oncle le masque avec beaucoup de facilité, mais l’angoisse grimpe doucement dans le creux de son ventre si bien que le Loup finit par lâcher un rapide coup d’œil en direction de son fils. Il est inquiet. Oui. Si Keith représente réellement une menace pour un membre de l’Inquisition, rien n’empêche cette personne de s’en prendre à lui. Pas pour le faire souffrir psychologiquement, mais simplement pour le faire taire. L’angoisse grandit et Fred sent une douleur grimper dans le creux de son ventre. Et si on lui enlevait son dernier enfant ? Si Keith disparaissait simplement, parce qu’il a osé aimer la mauvaise personne ? Fred ne dit rien, restant silencieux. Il serre nerveusement le volant et marmonne doucement :

« Keith, bonhomme, je ne suis pas certain que ça soit une raison suffisante … S’il te considère comme une menace, alors il représente lui-aussi une menace ... »

La suite se complique davantage. Keith lui fait comprendre qu’il a continué à fréquenter l’Inquisiteur, même en ayant conscience de ce qu’il était. Pourquoi ne lui en a t-il pas parlé ? Pourquoi est-il passé à côté de cette facette-là de sa vie ?

« Keith Keith Keith … tu as continué à le fréquenter, en sachant qu’il pourrait te faire du mal ? »

L’oncle tourne les yeux vers son garçon, un brin d’inquiétude dans la voix. Bien sûr, Fred ne peut pas lui reprocher d’être tombé amoureux. Il ne peut pas lui reprocher de vouloir vivre, de vouloir aimer. Non. C’est impossible. Cela prouve justement qu’il est humain. Ce qu’il ne comprend pas toutefois, ce sont tous ces risques pris … Pour de l’attention ? Le Loup serre les dents mais ne rétorque pas. Il se l’est promis, il ne jouera pas le rôle du supérieur hiérarchique. Fred l’écoute parler, de cette tentative d’éloignement, de ce rapprochement hasardeux et de cette réaction inhumaine qui semble l’avoir marqué.

« Est-ce qu’il … a levé la main sur toi ? Est-ce qu'il a essayé ? »

Bien sûr la violence physique n’est pas la seule à blesser autrui. Fred a bien compris que la réaction de cet Inquisiteur a détruit une partie de son neveu. La douleur est toujours là, il l’entend, il la voit. Fred voudrait pouvoir la réparer, prendre son petit garçon entre les bras et le serrer si fort que tout l’amour qu’il lui porterait suffirait à remettre son cœur en marche. Mais il ne fait rien. Soufflant bruyamment, le Loup évacue son angoisse, cherchant les doigts de son fils qu’il serre affectueusement.

« Tu n’as pas trahi Spear Keith. Tu ne lui as rien dit ? Tu m’as dit que tu n’avais cité aucun nom ? Bien. Ne te reproche pas d’avoir aimé un homme, c’est ce qui fait de toi un être humain. D’accord ? Tu n’as pas à expier ta faute, mais je veux, à l’avenir que tu fasses plus attention à … tes fréquentations. »

Il lui lance un regard inquiet et suppliant. Fred n’a pas envie de s’immiscer dans sa vie. Il n’a pas envie de juger ou d’enquêter sur chacune de ses relations. Keith est grand. C’est d’ailleurs un peu ce qu’il lui reproche. Pourquoi avoir accepté de revoir cet homme alors qu’il savait pertinemment qu’il pouvait menacer sa vie ? Fred souffle et fixe prudemment la route. Quelque chose le tracasse … Il est heureux de savoir son fils à ses côtés, mais tout de même, cela est étonnant qu’un Inquisiteur ait accepté de relâcher un héraut. Fred s’intéressera davantage à eux une fois de retour à Spear. Après quelques minutes pour trouver la bonne route et pour mettre le doigt sur le bon endroit, Fred finit par garer la voiture. Il coupe le moteur, glissant les yeux vers son garçon sans pour autant relâcher sa main.

« On est arrivés. Tu te sens d’y aller ? »

Fred &  @Keith Wittgenstein  
06/05/2021
Magneion
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