Wolf Beneventi - The night is dark and full of wonders

Biographie
- Wolfgang est né en République Fédérale d’Allemagne, dans la banlieue de Munich, le 13 août 1984. Son père est venu d’Italie quelques années auparavant non pas pour bosser sur les chantiers comme nombre de ses compatriotes, mais pour apporter son expertise dans les bureaux d’organisations auxquelles ni sa femme, ni son fils ne comprenaient rien. Frederico Beneventi n’était ni un homme politique, ni tout à fait un scientifique, mais se situait à la limite, et était, semblait-il, tenu au secret professionnel. Tout ce que Torsten savait, c’était qu’ils étaient plutôt riches, avec une grande maison, quelqu’un pour s’occuper de lui et de la cuisine, et en été, quelqu’un pour faire le jardin. Katrin, sa mère, était trop passionnée de peinture et d’écriture pour avoir le temps de s’occuper de tout cela. Ça ne l’empêcha pas d’avoir deux autres enfants : avec le recul, c’était sûrement pour faire plaisir à Frederico que pour autre chose.

- Bien que le pays soit violemment secoué et que de nombreux changements aient été nécessaires, la réunification de l’Allemagne en 1990, après la chute du Mur de Berlin, n’eut que peu de répercussions sur la famille Beneventi. Il y eut la fluctuation des prix, seule vraie conséquence sur leur vie quotidienne. Ce qui fut vraiment notable à cette époque-là, ce fut la visite des Corbeaux, visiblement un peu en retard, annonçant que le petit Torsten était un héraut de Nyx. Sa marque étant une constellation méconnue (celle de l’Ophiuchus), dans l’intérieur du bras droit, il n’avait même pas pris conscience qu’il s’agissait effectivement d’une marque - que ses parents ne pouvaient pas voir. À sa connaissance, personne dans la famille Beneventi (ou même celle de sa mère) n’a jamais été héraut, et Frederico pris l’affaire un peu mal. Il avait des plans pour son fils, vous voyez, et qu’il finisse à jouer avec des épées sur une île cheloue n’était pas compatible avec ce futur qu’il lui avait prévu. Torsten essaya bien d’arguer qu’il avait un petit frère et une petite sœur, mais il restait l’aîné, qu’il le voulait ou non.  

- Les Corbeaux laissèrent Torsten vivre avec les Beneventi, cachant à peine qu’ils allaient tout de même les surveiller de près. Le garçon grandit non plus dans une froideur familiale qui ne disait pas son nom, mais dans une indifférence affichée de ses parents, qui passaient aux deux plus jeunes tout ce qu’ils voulaient, et reportaient tout sur le dos de Torsten. Ce dernier n’avait le droit que d’étudier et de lire, même s’il devait faire entrer certaines œuvres de façon clandestine : les BD, ça ne comptait pas comme de la lecture, lui avait dit sa mère. Répondant au mépris par le mépris, Torsten ne prit même pas la peine de répondre qu’une autrice ratée n’avait pas autorité pour décider de ce qui était de la littérature ou non. L’échange se serait changé en dispute ouverte, et il n’avait ni le temps ni l’énergie pour ça. Il voulait blesser ses parents autant qu’ils le blessaient, mais ce serait admettre qu’il était atteint. Il ne voulait rien laisser paraître, et n’offrir aucune prise à des parents qui l’avaient déjà abandonné.

- « Tu sais que tu vas te faire tuer s’ils te choppent ! »
La voix de son petit frère avait résonné dans le grand salon, où Torsten s’était approché du piano qui y trônait. Il s’agissait d’un piano droit, plaqué contre un mur (les Beneventi n’étaient pas riches au point d’avoir un piano à queue), et dont Torsten savait qu’il venait d’être accordé. Il était le seul de la fratrie à ne pas avoir droit à des cours de piano, raison pour laquelle il avait encore plus envie d’y jouer. Torsten haussa les épaules : leurs parents étaient sortis pour l’après-midi, et il ne risquait quelque chose que si son frère ou sa sœur ne le balançaient. Ils ne le firent pas. Mieux même, son petit frère lui s’assit à côté de lui, et lui apprit les bases. « C’est plus drôle quand on est le professeur ! » commenta-t-il, lui qui rechignait toujours à faire ses gammes. Torsten se disait que jamais il ne se lasserait de pianoter.

- Si Torsten (ou Wolfgang, comme il préférait qu’on l’appelle désormais) était resté jusqu’à ses 15 ans chez ses parents, c’était parce qu’il n’avait pas hâte de laisser son petit frère derrière lui. Sa petite sœur était plus distante, ne se privant pas de lui rappeler à quel point il n’était pas comme eux. Mais à l’été 1999, il sut qu’il allait devoir partir, comme l’avaient précisé les deux Corbeaux qui étaient venus quelques années auparavant. Frederico annonça seulement que Torsten irait en internat. Comme ça. Entre le fromage et le dessert, et sans la moindre émotion. Le départ de l’adolescent, la veille de son anniversaire, se fit dans la même froideur, si bien que quand il arriva sur Spear Island, sous un soleil radieux et un vent frais, il se demandait si vraiment il n’avait pas gagné au change.

- Son humeur fut un vrai rollercoaster pendant ses années d’entraînement : Munich lui manquait, tout comme son petit frère. Le reste lui était moins important. Il réalisa qu’il aimait davantage les murs de sa maison allemande, le jardin, le piano que les gens qui y vivaient. Spear était sa nouvelle maison où on l’appelait désormais Wolfgang sans jamais tiquer, mais sa rudesse la rendait difficile à aimer pour quelqu’un qui avait été habitué à l’espace et à une certaine forme de luxe. Ses pouvoirs se déclarèrent progressivement : d’abord sa capacité à dilater ou changer la forme des ombres, d’abord de façon presque imperceptible, puis de plus en plus ; ensuite ses ailes de chauve-souris qu’il avait parfois du mal à retracter totalement, passant alors de longues heures avec des mains palmées de peau sombre ; et enfin son passif qui lui valut d’être mis à l’écart dans le dortoir du Camp, histoire que ses camarades puissent dormir convenablement - et surtout, qu’ils ne subissent plus la vision de cette maison blanche, immaculée, vide, angoissante, qui s’emplissait d’ombres et de fantômes quand il commençait à jouer du piano.

- Wolfgang fit tout son service dans la Phalange de l’Aigle (cocasse pour un mec qui s’appelle Loup) : ses pouvoirs n’ayant rien de bien offensif, il avait compensé avec le maniement de l’arc. Il a un faible pour les arcs à courte portée, qu’il utilise en se planquant dans les ombres qu’il manipule. Progressivement, il constata qu’il était plus ‘frais’ la nuit, et eut droit à quelques aménagements. Pendant son service, quand il n’était pas en train d’étudier ou de s’entraîner, il se plongeait dans la musique. Guitare et piano principalement, qu’il préfère en version où on peut y brancher un casque histoire de réveiller personne en pleine nuit.

- L’armée, c’était quand même pas son truc. Il avait beau s’entraîner dur à l’arc, et ne franchement pas être mauvais, il n’avait aucun génie là-dedans. Il ne serait jamais un Robin des Bois ou un Legolas, et il devait bien l’admettre. Un peu comme avec la musique, finalement : il s’entraînait, n’était pas mauvais, mais n’avait pas cette étincelle qui en ferait une rockstar. Le voudrait-il, d’ailleurs ? Il n’avait pas envie d’attirer l’attention sur lui, et par extension, sur Spear Island. Même s’il n’était pas un soldat parfait, Wolfgang était un héraut loyal au Conseil, qu’il ne s’imaginait pas trahir.

- Son projet professionnel fut rapidement trouvé : après avoir fait son service, il raccrocha son arc (tout en continuant à le sortir à l’occasion histoire de ne pas perdre la main) et alla travailler dans un bar de l’Esplanade de Spearton. Il faisait parfois l’animation de la soirée avec une guitare ou un piano, mais passait le plus clair de son temps derrière le bar à faire des cocktails. Jusqu’au jour où il s’acheta une petite table de mixage : là, Wolfy cessa de simplement gérer la playlist pour vraiment prendre le rôle de DJ et de compositeur electro, bien que ce fut toujours sur son temps libre.

- Il dut attendre 2015 pour qu’il puisse enfin obtenir de l’administration de l’île la gestion d’une boîte de nuit. Les locaux ne lui appartiennent pas mais il eut tout le loisir de les remanier comme s’il en était propriétaire. Ainsi, Wolfgang ouvrit le Pandora à l’été 2015, mi-bar, mi-boîte de nuit, avec une petite scène qui permet, à l’occasion, à des groupes de se produire.

- À ce jour, il n’a plus de contact avec sa famille depuis plus de dix ans. Il a pendant un temps correspondu avec son petit frère, mais il ne sait pas ce qu’il est devenu. Même s’il lui arrive parfois de se demander ce qu’iels deviennent, sa famille biologique n’est plus centrale dans sa vie et il se considère très heureux sur Spear Island avec ses amant-es et ses ami-es. Cela ne veut pas dire qu’il ne cherchera pas à les recontacter un jour, mais pour le moment, ce n’est pas sa priorité.

En vrac :

- Wolfgang parle allemand, italien et anglais couramment. Il se prend à apprendre le français pour le fun, mais c’est difficile un peu quand même.
- Il joue de la guitare, de la basse, du piano et aussi un peu de percussions. Parmi sa petite collection, une guitare et une basse électriques, une guitare acoustique folk, un clavier et un pad de sampling. Il a plein de matos qui lui sert aussi à mixer, qu’il laisse généralement en bas, au Pandora.
- Il vit au-dessus du Pandora, du moins pour le moment. Son chez lui est assez exigu par rapport à ce qu’il a connu enfant, mais ça lui convient parfaitement : c’est un petit deux pièces encombré sans prétention.
- Son travail lui prend vraiment tout son temps : il n’arrête jamais, et quand il monte chez lui, c’est souvent pour dormir.

Chronologie

2015 ~ Ouverture du Pandora le 21 juin.
2004 ~ Fin du service militaire.
1999 ~ Arrivée sur Spear Island et dans la Phalange de l'Aigle.
1984 ~ Naissance le 13 juin, près de Munich, Allemagne.