Getting to know you ▬ Elliot

Getting to know you

Elliot & Marian

« I get up every morning determined to both change the world and have one hell of a good time. Sometimes this makes planning my day difficult. »

C’est idiot, mais tu n’arrives toujours pas y croire. Pourtant c’est vrai. Ces messages que tu as échangés avec Elliot sont bel et bien là. Et tu ne peux pas t’empêcher de les relire en boucle. Juste pour être certain que tu n’as pas rêvé. Parce que ça la foutrait mal, hein, de te pointer à votre rendez-vous alors que tout ça n’a jamais existé. Oh la honte que ce serait… Une telle honte que ça te donnerait envie de t’enterrer dans un trou pour ne plus jamais en ressortir. Genre, jamais.

Heureusement, tu n’as rien inventé. Les textos sont là. Tout va bien. Allez, on respire.
Tu lâches un soupir, et passes une main dans tes boucles noires. Comme toujours elles sont arrangées en un désordre malgré tout harmonieux que tu es le seul à savoir gérer. Oh tu as déjà essayé de les couper plus courts. Meh, ça ne t’allait pas. Quand ils ont commencé à repousser ça a été catastrophique. Une période de ta vie que tu préfères oublier.

Après avoir jeté un dernier coup d’oeil à l’adresse du restaurant que t’a envoyé Elliot, tu enfiles une veste -pas besoin du gros manteau ce soir, la température est clémente- puis sors de ton appartement pour filer vers le lieu de votre… Rencard ? C’est ce que c’est, non ?
Dieux, voilà que le rouge te monte aux joues. Parfois tu te sens ridicule. Et le fait que tu sois rouillé en matière de sorties romantiques n’aide absolument pas, bien sûr. En même temps ça remonte à combien de temps, ta dernière relation ? Quatre ou cinq ans ? A quelques brouettes près. Il n’y pas grand monde qui supporte de t’avoir à côté très longtemps, il faut dire…

Bon. Eh bien te voilà arrivé. Sans surprise tu es en avance, pas étonnant donc que pour le moment tu ne vois personne d’autre.

On se calme, il ne t’a pas posé de lapin. Tout va bien se passer.

(c) DΛNDELION

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Elliot & Marian

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Un dernier coup d'oeil dans le miroir, à lisser un peu cette masse de cheveux, tenter, vainement, de planquer les mèches blanches qui parsèment ta crinière. C'était peine perdue et tu le savais, tu savais pas de quoi t'avais peur, ce que tu voulais cacher. Tu savais que c'était idiot. Si ton physique lui plaisait pas, il l'aurait dit depuis longtemps. Après tout... ça faisait combien de temps que tu allais acheter bouquets sur bouquets, que tu avais transformé ta maison en forêt vierge que tu savais même pas entretenir ? Cela faisait des mois que vous vous tourniez autour sans qu'aucun n'ose ne serait-ce que faire un petit pas en avant. C'était pas que tu craignais quoi que ce soit. Mais tu avais peur de tout gâcher. Tu faisais toujours ça, quand c'était sérieux. Peur inconsciente, sans doute.

Tu avais sorti une chemise violette bardées de motifs floraux dorés. Elle t'allait bien. C'était ton dernier plan cul qui te l'avais dit. Un mec que tu avais rencontré à Londres, un de ces mecs qui, 40 ans passés, se rendait finalement compte qu'on était pas heureux, dans le fond de son placard, et qui quittait femme et enfants pour vivre un temps, sa sexualité avec décadence et exagération. Ce mec était sympa. Styliste qu'il disait. Tu faisais confiance plus au styliste qu'au gars en lui même. Dans l'intimité, ce genre de personne alternaient entre d'attendrissants mots d'amours, venant d'une langue enfin déliée, et propos totalement salaces que t'avais pour tout dire, rarement entendu. Tu avais mis fin à votre relation. Comme tant d'autres avant. Un simple jeans et une veste d'aviateur sans doute trop grande pour toi complétait la tenue. Et t'étais parti, enfourchant ce foutu vélo que t'avais acheté pour faire plus d'exercice et surtout, diminuer ton emprunte carbone là. Le restaurant n'était qu'à quelques blocs, et tu accrochais ton vélo juste devant, y rentrant le plus naturellement du monde, la tête haute.

Pour toi, autant que pour ton charmant fleuriste, tu avais fais en sorte de privatiser la deuxième salle du restaurant. Il t'avait fallu verser un petit peu plus. Mais c'était pour le mieux. Après tout... Ton pouvoir passif était une purge, et lui, risquait d'effrayer à mort tous ces petits couples. A vrai dire, tu commençais tout juste à rationaliser contre ce truc là. Faut dire que le coeur qui s'emballe et la trouille au ventre, tu l'avais eu une paire de fois en quittant sa boutique. Juste le temps d'indiquer ton nom, tu te lances jusqu'à la deuxième salle du restaurant, apercevant le brun. Il est là, tu as l'impression de le sentir mal à l'aise. Mais Marian l'est régulièrement à vrai dire. Il faut dire que son don ne favorise pas les rencontre avec d'autres. Tu t'installes à table, ton regard se plongeant dans le sien, un demi sourire sur la bouille.

"Salut toi, désolé j'ai un peu de retard, t'as pas trouvé le temps trop long ?" Que tu lances, tout naturellement, te délestant de ta veste. Tu jettes un coup d'oeil à la carte, avant de tourner le regard vers lui. "Tu vas pas être d'accord si j'te dis que je t'invite ?" T'as ce sourire de p'tit con, quand tu dis ça. Tes doigts bagués pianotant tranquillement sur le bois laqué de la table. "Tu verras ils en font pour tous les goûts, c'est très bon ici. Le chef est français ET héraut de Zywienia, ce que tu mangeras ici, c'est des plats uniques !" Y'a des moments, quand t'es un peu en proie au stress, et que t'es en compagnie de quelqu'un que tu aimes, tu ne peux pas t'en empêcher. Tu remplis les silences. "Tu vas bien sinon ?" Et cette fois, tu le regardes, droit dans les yeux, avec ce demi sourire qui se veut charmeur. On va pas se mentir. T'as de l'expérience en matière de flirt et de séduction, t'adores ça. Mais pour ce qui est du restes... T'as toujours peur de prendre trop de place. Et puis y'a toujours cette petite appréhension que ton passif soit de la partie.

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Quand on t’a guidé vers une autre salle du restaurant, la première chose que tu as évidemment remarquée est l’absence de tout autre client. Pourtant il restait des tables disponibles à côté… Etrange. Tu as alors pris une profonde inspiration, histoire de te calmer un peu. Tout va bien. Cette phrase, tu vas sans doute te la répéter un petit paquet de fois ce soir, mais si c’est ce qu’il faut pour que tu ne t’enfuis pas en courant dans le sens inverse, eh ben en avant.

Une fois les pieds sous la table, tu te permets d’observer les alentours. L’endroit est charmant, décoré avec une certaine sobriété. A ton humble avis ça manque de verdure, mais en tant que fleuriste passionné es-tu seulement objectif ? Sans doute que non.

Ça faisait environ cinq petites minutes que tu avais sorti ton téléphone pour scroller sur Twitter -cette application est ce qui se rapproche le plus d’un feu de poubelle virtuel mais au moins a le mérite d’être divertissante- quand Elliot montre finalement le bout de son nez.
Pouf, aussitôt le portable disparaît à nouveau dans ta poche, tandis que tu adresses au bijoutier un sourire peut-être un rien timide.

— Oh non, ça va. T’es pas si en retard que ça. Même s’il l’avait été, tu aurais osé le lui faire remarquer ? Non. Tu saisis à ton tour un menu. La carte est réduite -ce qui est bon signe- mais variée effectivement. A tel point que tout te fait envie, en fait. Hélas tu n’es pas un estomac sur pattes, et il va donc te falloir faire un choix. Avant ça ceci dit, tu reportes ton attention sur Elliot, un nouveau sourire plus franc fleurissant sur ton visage. Alors, ma mère m’a toujours dit « Aux premiers rendez-vous n’accepte jamais qu’ils paient pour toi, crois-moi les hommes sont tous les mêmes et après ils vont être persuadés que tu leur dois quelque chose » ; ce qui se suivait par mon père qui lui rappelait qu’elle l’avait laissé payer pour leur premier dîner, et c’est généralement là qu’elle le foudroyait du regard en lui rappelant que c’est justement comme ça qu’ils ont fini avec mon frère aîné sur les bras neuf mois plus tard. Un rire discret que tu n’arrives pas à retenir t’échappe alors que tu revois très clairement cette scène se dérouler dans tes souvenirs, à de multiples occurrences. Tes parents se répètent parfois comme de vieux disques rayés, mais tu trouves ça drôle. Maiiiiis… J’ai jamais été très doué pour obéir à ma mère. ajoutes-tu dans un haussement d’épaule. Oh tu es loin, très loin, d’avoir été un enfant terrible. Mais comme tout les gamins, tu as eu tes accès de rébellion.

Quelques instants, tes prunelles s’accrochent à celles du bijoutier. Par les dieux, est-ce que c’est seulement possible des yeux d’un bleu pareil ? La sensation qu’ils pourraient aisément lire en toi jusqu’au plus infime de tes secrets te saisit, et aussitôt le rose te monte aux joues. Tu préfères retourner à la contemplation du menu et te raccrocher à autre chose.

— Un compatriote français, hein ? Etonnant que je sois jamais venu manger ici. Enfin je sors pas beaucoup non plus donc bon. Le tartare de saumon a l’air bon… Puis, maintenant que tu as récupéré un chouia de contenance, tu relèves le nez vers lui. Moi ça va, merci. Et toi ? T’as quelque chose de neuf à raconter ? Tout à coup la question qui te taraudait avant qu’Elliot te rejoigne te saute à nouveau à la gorge, et tu ne parviens pas à la retenir : Ah et je me demandais, c’est normal que le reste de la salle soit vide ?

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Vous êtes en tête à tête. Et le sourire qu'il t'adresses t'en tire un autre, éblouissant. Il avait une certaine réserve que tu avais trouvé touchante dans un premier temps. Parce qu'il était beau le petit français, avec ses boucles ébènes, son regard certes, fuyant mais marquant. Peut être un peu jeune, persiflait une voix dans ta tête, mais t'étais pas un ancêtre non plus. Tu t'étais perdu dans bien des étreintes, et il était rare que tu y mettes les formes. Tu avais vu dans sa réserve et ses difficultés avec ses dons, un miroir étrange et rassurant... Peut être l'occasion que quelqu'un te comprennes enfin ? Qui sait. Il y avait un certain trac à faire "les choses dans l'ordre". Tu n'avais pas l'habitude. Tu laisses échapper un demi sourire amusé.

"Tant mieux. Le tout, c'est d'avoir moins de dix minutes de retard. J'ai tendance à m'éparpiller un peu tu vois. Mais je m'en serais voulu de te faire trop poiroter." Et comme toujours, t'accompagnes le moindre de tes mots de quelques gestes des mains, tu ne pouvais faire autrement. Tes bijoux cliquetaient à tes poignets. Il ne te suffit que d'un coup d'oeil pour choisir. Tu penches un moment la tête, refermant doucement le menu pour le poser sur le bord de la table, ton choix était fait. Ta main vient doucement se poser sur la sienne, un instant fugace, avant que tu lances donc.

"Les mamans ont toujours raison y paraît. Mais... Je te promet que moi j'penserais pas que tu me dois quoi que ce soit." C'était juste qu'à force, tu savais plus vraiment quoi faire de ton argent, autant l'employer à quelque chose de sympa. T'étais pas du genre matérialiste. T'avais pas besoin d'une grosse caisse pour compenser ce qui se trouvait dans ton froc. Un demi sourire mutin t'échappes. "Aucun gosse à prévoir, ni de contrat, juste un repas au calme, toi et moi. Au restaurant parce que je suis un cuisinier effroyable. Si t'as pas envie que ça se poursuive après parce que... Je sais que j'suis pas facile, bah c'est ok, c'est la vie. J'te promet. J'en ai pas l'air, mais j'suis un adulte. Et on m'a bien élevé, le non, je sais le recevoir." Votre oeillade t'arrache une bouille charmeuse, et tu le laisses retourner à son menu, comme si tu avais face à toi quelqu'un de farouche. Ce jeu du chat et de la souris, tu devais avouer que ça t'avais tout de suite plû, alors même que tu te rendais régulièrement à sa boutique. ça faisait aussi son charme.

"Il a ouvert il y a peu. Il marche du feu des dieux. Et j'espère qu'il continuera à bien marcher. c'est que ses plats sont super bons. Faut dire ce qu'il en est. Il a prévu bientôt de faire un service de traiteur à emporter, si ça te tente et que t'as pas forcément envie de te taper toute la salle."

Tu hausses les épaules. "J'ai dû bricoler une alliance pour une cliente casse pied. Rien n'allait. Une chance que j'ai pas à jeter chaque prototype, sinon je serais devenu fou et j'aurais mis la clef sous la porte. Je sais que c'est important pour eux mais... Bon. J'peux pas non plus faire les bijoux de leurs fantasmes. Mais sinon ça va, y'a pas grand chose de neuf. T'sais j'ai une vie très plan plan moi depuis que j'ai quitté le terrain. Je sors peu de ma routine. D'ailleurs... J'ai un peu peur que tu t'ennuis à mort en me fréquentant."

Tu regardes tout autour de vous. Que faire, feindre la surprise et faire comme si de rien n'était ? Ou choisir l'honnêteté ? Tu te contentes de lancer le plus naturellement du monde. "J'ai un passif pourri, j'ai pas envie de devoir m'enfermer aux toilettes dès qu'un couple un peu trop chaud du slip s'installera à côté de nous. J'ai fais privatiser la pièce. J'veux pouvoir profiter de toi sans avoir à subir les autres autour." Et tu ajoutes plus bas. "Je me suis dis que toi non plus, ça te dérangerait pas d'avoir personne autour."

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Dire que tu es rouillé en matière de rencard serait clairement un euphémisme. Qu’est-ce qu’on est censé dire, censé faire, déjà ? Damn, tu as l’impression d’avoir tout oublié. Et en toute franchise, avoir Elliot sous le nez n’aide pas beaucoup. Ce n’est pas qu’il ne te plaît pas… Au contraire même c’est tout l’inverse. Ça fait quelques semaines (quelques mois ? T’as perdu le compte) que vous vous tournez autour, et tu as peur de tout ruiner. Ah, si seulement tu pouvais supprimer ta propre appréhension…
Bref. Tu prends une nouvelle profonde inspiration.

A ton tour, tu refermes le menu et le glisses sur le côté de la table. C’est sans doute idiot, mais le fait qu’Elliot te rassure sur le fait que ce dîner n’engage à rien t’enlève un certain poids. Il semble sincère. Et en ce qui te concerne, ça te suffit. Peut-être que tu es naïf… Là, tu t’en fiches, ceci dit.

— T’as pas idée du nombre de mecs qui disent qu’ils ont été bien élevés mais qui se comportent comme des salauds à la première occasion… Il ne te donne pas l’impression d’être celui qu’on mène en bateau, le héraut de Freyja. Est-ce qu’il serait de l’autre côté de la barrière pour autant ? … Tu espères que non. Foutue paranoïa.
Toujours est-il que tes doigts se referment autour de la main d’Elliot, la pressant doucement. Ce geste, aussi simple soit-il, te paraît pourtant important.

— Les fiancés le nez en plein dans les préparatifs de mariage peuvent être un peu… Compliqués à gérer. Tu pouffes légèrement alors que les souvenirs des mois précédant les noces de l’un de tes frères aînés te reviennent en tête. Dis-toi qu’y a de grandes chances pour que tu ne sois pas le seul commerçant auxquels ils vont filer des cauchemars, je suppose que c’est déjà ça. En fait… Peut-être même que c’est moi qu’ils vont venir enquiquiner pour leurs fleurs. En soi tu ne te fais pas beaucoup d’illusions, y a peu de chances. Ou alors dès le premier pic de ton pouvoir passif, ils s’en iront probablement. Bah, tu ne peux pas leur en vouloir. La perspective de se marier est déjà suffisamment effrayante comme ça, pas besoin que tu en rajoutes une couche. Parce que tu crois que ma vie est plus passionnante que la tienne ? Cette fois-ci c’est un léger rire qui t’échappe. Mon temps libre, je le passe à lire ou à regarder la télé, la plupart du temps. Je sors pas vraiment. Faut dire qu’avec mon passif, bon…

Et en parlant de passif, justement. Voilà que, dans la plus grande des décontractions, Elliot t’avoue qu’il a privatisé la salle. Toute. La. Salle. Là, tu t’en retrouves comme deux ronds de flan. Bordel mais ça lui a coûté combien, rien que ça ? Et par dessus le marché il veut t’inviter ? Dieux. Evidemment que tu te doutais qu’il devait gagner plus d’argent que toi (bijoutier et fleuriste, y a-t-il seulement débat), mais à ce point-là… Damn.

— Oh, euh… Merci ? Bordel mais tu es censé répondre quoi à ce genre de chose ? Le geste, aussi disproportionné qu’il puisse paraître à cet instant, te touche. Même si lui aussi en retire quelque chose, il n’en reste pas moins que c’est gentil d’avoir pensé que ça pourrait t’arranger, toi aussi.
Après quelques brefs instants d’hésitation… Tu te redresses pour coller un baiser furtif sur la joue d’Elliot, et hop aussi sec te voilà de retour assis sur ta chaise. Juste à temps pour que le serveur arrive et prenne vos commandes, d’ailleurs.

Une fois lesdites commandes faites et le serveur parti, tu oses à nouveau prendre la parole.

— Tu sais, par rapport à ce que tu as dit tout à l’heure… Moi je suis un excellent cuisinier. Si ça te dit un de ces jours tu pourrais venir manger chez moi ? Bon je te préviens, mon appartement c’est pas Byzance, j’ai tendance à être un peu bordélique, et y a des plantes partout, mais… Ça me ferait plaisir.

(c) DΛNDELION

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Elliot & Marian

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Il y a des blancs, des petits passages qui te font te dire que vous n'êtes, ni toi, ni lui, totalement à l'aise. Il faut dire que... Cela fait longtemps, pour ta part, que tu ne t'es pas laissé la possibilité de juste... Sortir avec quelqu'un, de t'offrir un rancard. Si en général tu te pointes chez les gens pour t'envoyer en l'air, "sans sentiments" puis repartir avec une claque sur le cul et même pas un "au revoir", aujourd'hui tu veux, t'as envie de faire les choses bien. Parce que l'homme que t'as en face de toi, il est adorable, il a cette petite candeur, ces espoirs qui font briller son regard, et t'as envie de protéger tout ça. De ne pas faire du grand "Eliott", non... Tu souris, doucement, un sourire plein de flegme et de détachement.

"J'ai p't'être pas eu les parents du siècle mais... J'ai appris qu'un refus restait un refus. Qu'il ne servait à rien de forcer, et que non, ça voulait dire "non". J'suis trop respectueux de l'autre. Si je me prends un râteau beh... C'est la vie, c'est ainsi, j'ai pas l'égo pour... Prendre la mouche et pourrir la vie des autres. Ne fait pas ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, c'est mon crédo, j'fais tout pour le respecter, si ça peut te rassurer." Parce que tu sais que, bien que vous ayez tous des vies différentes, c'est quelque chose qui fait peur, qui fait craindre. Et tu comprends pourquoi certaines personnes de ton entourage ne souhaitent pas s'y risquer. Qu'à cela ne tienne, tu te considérais, malgré le melon que cela pouvait représenter, comme un parti pas trop chiant, et respectueux de ses partenaires, t'avais au moins ça pour toi (même si on pouvait pas tout avoir non plus !). Et finalement... Ses doigts viennent, vos mains se lient, et tu lèves les yeux, de ces mains jointes, à son regard, si sincère. Trop pur pour ce monde, te murmurerait une petite voix. Et tu as ce petit sourire taquin, joueur.

"Il se pourrait bien... Que je leur ai conseillé un certain fleuriste de ma connaissance. N'y voit aucune malice, je m'en aurais voulu de te faire passer à côté de l'occasion de réaliser un bon chiffre d'affaire." Tu te penches en avant, lui susurrant à l'oreille un simple "Courage."

Et tu penches la tête, le regardant un moment. "ça m'arrange, j'adore les soirées netflix and chill. Bon... puis j'suis sûr que ton passif doit faire sensation en cas de soirée film d'horreur. Le frisson... Tout ça... On adore, hein ?" Et tu lui effleures la joue du bout des doigts. "Je sais... S'que ça fait d'avoir un passif chiant, qui t'empêche de mener la vie que tu voudrais. Mais... On peut toujours trouver un côté positif à chaque situations. Regardes... Moi grâce à mon pouvoir, j'suis un putain de bon coup. On en parle pas assez, et j'adore me vanter, mais ça c'est un détail !"

Il se redresse pour un baiser furtif qui vient s'échouer sur ta joue, tout en discrétion et en douceur, juste le temps de s'installer à nouveau sur son siège avant qu'on ne vienne prendre votre commande, tu caresse pensivement ta joue, un demi sourire amusé sur les lèvres. Tu passe commande, végé ce soir. Avant de revenir à la conversation.

"Oh... Dois-je prendre ça pour un possible deuxième rancard si tout se passe bien ce soir ? Ce serait avec grand plaisir. Je ne demande pas à ce que mon point de chute soit un palace." Parce que ce serait mentir que de dire que l'homme n'a jamais connu la précarité. Il revient prendre doucement la main de l'autre, la serrant délicatement. "écoute, si tu en as envie, tu n'auras qu'à m'envoyer un sms pour me le dire, mais une deuxième soirée ce serait génial. Mais pour l'instant faut profiter d'un bon resto, et de ma compagnie. Tu regardes quoi en ce moment ? Raconte !"

(c) DΛNDELION

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