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Jude Miller
Jude Miller
Maître Inquisiteur
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Jeu 11 Fév - 16:32
I don't care what you think
Patrocle & Jude
20/04/2020


Au début... On lui avait dit "Tu vas aller dans les terres australes, on a eu une alerte et quelques informations, les renseignements ont enquêtés, c'est une Cihuateteos à Rio." Il avait déjà fallu passer dix minutes qu'austral ne voulait pas dire astral, et qu'on se foutait bien pas mal qu'il soit "vierge". Il y était partit avec un autre mec de la section "combat". On lui avait offert un joli sac plein de quoi survivre en terrain inconnu, Le mec disait s'appeler Miguel... Ou Horacio ? Il ne se souvenait plus. Si vite présentés, si vite oublié. C'était pas faute de voir l'autre gars chercher à faire connaissance avec Jude. Mais le garçon s'était plongé dans un mutisme qu'il ne brisait que pour des réponses monosyllabiques. Qui ne serait pas content de se voir offrir un p'tit séjour à Rio ? Il y faisait chaud. Mais Jude n'était pas vraiment enchanté à l'idée de retourner en Amérique du sud. Son regard était tourné sur son bras. Il avait l'impression que des épines s'enfonçaient dans sa peau. C'était comme se frotter à un porc-épic. Dans sa jeunesse, le corniaud de la famille l'avait fait, il avait essayé de bouffer la saleté de bestiole, y'avait fallu arracher les unes après les autres, les picots de la babine du chien, sans se faire mordre ou arracher les doigts par la bête. Il se souvenait très bien que la tâche lui était revenue car il avait les doigts les plus fins et les plus rapides. Beh oui... Dans sa jeunesse il arrivait à voler ce qui lui passait sous le nez avec une dextérité impressionnante. Aujourd'hui encore, ça lui arrivait. Il posa un regard mort sur le mec qui partageait la voiture dans laquelle ils roulaient. Horacio, ou quel que soit son nom, avait insisté pour conduire. Ils se rendaient de l'aéroport jusqu'à la ville. Jude en profita pour sortir un joint de sa petite boîte en métal. Y'avait rien de mieux pour lui faire oublier la douleur. C'était quelque chose qui marquait sa vie. Parfois... Oh oui certaines nuits, il se sentait brûler, il sentait le feu contre ses côtes, à l'endroit où les crocs du serpent l'avait effleuré. Parfois il sentait de la douleur au niveau de son poignet, ou de son avant bras, alors que... Bah... Techniquement il en avait plus. (Capitain Obvious). Ils étaient arrivés sur les lieux et traînaient sur le terrain de chasse de la Cihuateteos. C'était pas un serpent... Juste une sorte de zombie. Ils avaient commencés à entendre des chants étranges, gutturaux. C'était comme si la vie avait cessé dans ce quartier là. Les gens étaient instinctivement rentrés chez eux. Du moins c'était le cas dans ce bloc de maison, autour... La vie se poursuivait. La créature était comme "apparue", comme si on l'avait invoquée par quelques rituels sataniques. Mais Judie y connaissait rien là dedans. Il savait ce que la bible disait grosso merdo sur ce machin à face de bouc qu'était le diable. Mais il avait pas creusé plus la question. Si ça respirait, c'est que ça pouvait crever. Il avait sortit ses poings américains, et la créature en avait profité pour se jeter sur son coéquipier. Après une bataille assez pitoyable, et un coup de botte de Jude balancé dans les côtes de la créature elle libéra l'autre mec. Il avait des traces de griffures sur le visage, et il était terrorisé. Jude quant à lui était vide. Il ne ressentait pas la peur, il laissait juste l'adrénaline lui donner de la force. La créature faisait cliqueter ses bracelets à chaque mouvement c'était hypnotisant. Horacio se cassa en courant, et Judie roula des yeux si fort qu'il put voir le pois chiche qui lui servait de cervelet.

"Mais putain ! Horacio... Tes couilles elles sont en carton pâte ! Encore un connard qui me pose un mulot... Tous les mêmes, hein ? Espèce de bâtard !"

La créature croisa un instant le regard glacé de l'inquisiteur, avant de se jeter sur lui, le forçant à reculer et à batailler, encore et encore, se roulant avec l'apparition, elle hurlait, peut être que lui aussi, et il déboula alors sur une rue beaucoup plus animée. Un glacier au coin de la rue, une paire de gosses. Tous commençaient déjà à fuir. ça avait des allures de simple bataille de rue pour le commun des mortels, c'était pas donné à tout le monde de percer le voile. Elle se jeta sur un gars qui devait avoir pas loin de l'âge de Jude, et le blondinet attrapa la créature par les cheveux pour l'éloigner de l'autre type. La bazardant aussi loin qu'il me pouvait, il s'approchait d'elle, poing américain aux mains, frapper, encore, encore, assez fort. Les serres s'enfonçait dans son bras, mais là où il aurait dû se trouver de la chaire, il n'y avait que le contact froid du métal. Un crissement caractéristique du métal qu'on broie, il la jeta dans la ruelle dégainant dans cette dernière son arme, lui tirant un coup dans le buffet, A défaut de viser les couilles, vu que la monstruosité était une dame, il visa le crâne blanc, pile poil entre les deux orbites, la créature s'élevant en une pluie de poussière. Boom... Magie... Il rangea avec soin son arme, avant de se traîner jusqu'à la rue, les cheveux en bazar, des griffures sur pas mal de parties du corps... Il avait envie de tousser, dégueuler et se sentait fiévreux. Il se laissa couler contre le mur. Mission accomplie. Judie porta son regard vers le petit brun. Il se mit à parler, en anglais, fallait pas trop lui en demander.

"Tu vas bien ? Baston de bar qui a dégénéré, c'était pas joli." Je pointais du pouce la ruelle. Plus c'était gros, plus ça passait avec le reste du monde. Y voulaient pas voir ces horreurs, et Judie ne pouvait que les comprendre.

Magneion
Patroclus Wells
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Ven 12 Fév - 18:35
I don't care what you think
20/04/20 @Jude Miller

Tu ne sais pas ce qui t’as pris de te dire que pour une fois la journée se passerait sans encombre et qu’elle ne serait pas une autre de ces journées où toute la merde du monde te tombe sur les épaules. Tu t’es levé ce matin avec un sourire sur les lèvres et une envie de passer tout le temps que tu ne passeras pas dans ton lit à te relaxer autant que faire se peut. C’est ce que l’on appelle, par chez toi, avoir un jour de repos. Un concept qui fait du bien, il faut se l’avouer. Tu l’approuves, jusque là.
Tu as donc pris ton porte monnaie en cuir à paillettes, tes sandales de la couleur du sable, pleines de déchirures ; tu as enfilé un jean qui en a vu d’autres, aux trous sur les genoux et aux fils qui dépassent à peine de l’ourlet. Un t-shirt dans le ton de tes cheveux et tu as pris la poudre d’escampette…
Sans oublier de prendre ton petit-déjeuner en compagnie d’Ariel et de son compagnon d’amitié… Compagnon qui, depuis le temps, ne fait même plus attention à la manière dont tu traites le roux qui a accepté de t’héberger. Un chocolat plein de mousse et un bisou laissant une trace de la même couleur que le breuvage sur la joue de chacun des deux hommes – le compagnon grommelant quand même un peu – et tu as franchi la porte d’entrée d’un pas de petit lutin monté sur ressorts. A toi la liberté !

J’vais découvrir le monde, que tu t’es dit. Tu sors pas souvent à cause de ce don qui te pourrit la vie autant qu’il le peut - la faute à ton coeur qui chavire trop facilement, à ton cerveau plein d’hormones en ébullition qui n’ont jamais foutu le camp à la fin de ton adolescence. Il y a trop de chances de tomber sur un ex, sur une beauté, sur ton amour de jeunesse (l’unE parmi des centaines, par les dieux, tu tombes trop souvent en amour que t’en deviendrais la copie du dieu dont tu portes la marque ! ), sur ton père, sur ton frère, sur des connEs que tu veux plus jamais voir, sur des monstres que tu ne peux pas combattre, sur tout ce monde qui te fait de la vie une telle galère !

Tu as parcouru le Labyrinthe jusqu’à la porte de Rio sans vraiment savoir pourquoi Rio. Te faut-il une raison ? Tu as passé la majorité de ton après-midi dans les rues pleines de monde à chercher quelques cadeaux de pacotille pour justifier ta sortie à l’extérieur de l’île. (La justifier à qui ? A toi-même, déjà. Tu sors tous les trente-six de l’an.) Tu as trouvé un tshirt aux couleurs de l’arc-en-ciel pour ton colocataire, quelques bricoles ici et là pour les autres ou pour occuper tes journées quand elles ne veulent pas finir. Tes pas t’ont ensuite mené jusqu’à un glacier dans une rue où l’on peut faire deux pas sans rencontrer personne. Tu as commandé avec tout le tact que tu as - et toute la difficulté que tu as, aussi – une glace. Parce que tu voulais manger une glace et que chez toi, y en avait plus, et qu’ici et maintenant elles te donnaient envie.
Si t’avais su.

Il ne faut qu’une poignée de secondes pour que, glace à la main, au sortir du glacier, tu ne te rendes compte que l’atmosphère a changé en un éclair. Ce ne sont pas les cris des gamins autour de toi qui t’alertent, c’est quelque chose dans l’air. Il pèse autour de toi comme si l’orage était proche. T’es pas spécialement à l’écoute de ce genre de trucs d’ordinaire, tu mets ça sur le dos du pouvoir qui ne te fait pas trop chier dans ta vie de tous les jours, mais là… C’est pas du tout la même.
Tu comprends pourquoi quand une bestiole te percute et te balance au sol, se penche sur toi et… Tu sais pas, ton cerveau se vide, ton adrénaline ne s’enclenche pas. Tu cherches dans ta poche si t’as n’importe quoi pour te défendre mais tes mains tremblent. Au-dessus de toi, si l’air continue de sembler prêt à t’obéir, aucun nuage ne se forme. Tout juste le tonnerre gronde-t-il faiblement. Putain. Putain putain putain.
Quelques secondes qui te terrorisent, les larmes aux yeux, avant qu’on ne tire la bestiole loin de toi et que tu te retrouve comme un con allongé par terre à la limite de chialer.
T’es vraiment un minable, Patroclus.

Tu ne sais pas si d’autres ont vécu ça, autour. Tu te souviens de gamins mais rien de plus. Tu t’assois après un temps en entendant une voix à côté de toi. Dans un état qu’on pourrait dire proche de la crise de nerfs de celui qui n’a rien pu faire, tu te passes une main qui ne veut pas s’arrêter de trembler dans les cheveux. Tu reconnais à peine l’anglais, mais tu le reconnais. On n’oublie pas de manière si simple la langue dans laquelle on a grandi. « Je je je je je je…. » Tu balbuties en chassant d’un revers de la main qui se suspend en plein geste les larmes de tes joues. Putain, t’as donc bien pleuré ! Quelle gonzesse, Pat. C’est ce qu’on te dirait. « J’sais pas. Tu avoues en joignant tes mains. J’sais pas. Pourquoi… Pourquoi elle m’a sauté dessus ? J’ai fait un truc ? Ma tête lui revenait pas ? Elle agresse les jeunes ? Tu sais ? » Le flot de paroles saute autant que tes pensées, tu n’en reviens pas calme-toi.T’y arrives pas.
T’es juste entrain de taper la causette à un mec qui n’est très certainement pas l’un des tiens. Et tu sais ce que ça veut dire. Tu tournes tes bras à la lumière, observe le grain de tes avant-bras. (S’il est avec toi, il le saura comme ça. Qui pourrait manquer l’éclair qui transperce ta paume et ton poignet et grimpe quasiment jusqu’à ton coude ? )



Jude Miller
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Sam 13 Fév - 11:43
I don't care what you think
Patrocle & Jude
20/04/2020

Il pose sa tête contre le mur, Blondie. Faut dire que là tout de suite, il lui a l'air moelleux. Son torse se soulève à un bon rythme. Enfoiré de Horacio. Il pouvait bien manger ses morts celui là, si Judie le retrouvait, il lui ferait bouffer ses dents. Par le cul. Ouais... Cette perspective fit briller ses prunelles un instant, avant que le tout ne s'éteigne, ne perde le peu de vie que l'adrénaline avait provoqué. Jude taperait bien une sieste sur le sol. Oh oui... Mais il peut pas. Son regard se glisse sur l'autre. Ils pourraient presque avoir le même âge, malgré l'apparence juvénile de son interlocuteur. Jude tente de faire marcher son bras. Mais c'est un échec, ce dernier ne lui répond plus. Son regard se pose sur sa veste en cuir, quelques trous laissent apercevoir l'éclat argenté de la prothèse. Oh... Il rêverait de la retirer, de prendre ces doigts métalliques dans les siens, de nouer délicatement ses doigts autour, puis de l'exploser contre le mur. Encore... Encore. Jusqu'à ce qu'il ne reste que quelques petits morceaux, quelques vis par ci par là. Mais il plie son bras à l'aide de son autre bras, et le pose sur sa cuisse. Il relève le nez pour voir son interlocuteur. Pauvre gars, la bestiole s'était jeté sur lui. Et elle l'aurait peut être vidé de toute son énergie si Jude l'avait pas choppé par le scalpe.
Il sort nonchalamment de sa boîte en métal une clope qui n'en est pas tout à fait une, et l'allume. ça calmera son cœur. ça calmera la douleur... C'était fini. C'était fini. Elle existait plus. Elle pouvait plus faire de mal. Mais au plus profond du cœur de Judie, il restait une masse noire que le blond n'arrivait pas à chasser. Un serpent qu'il rêvait de tuer, pour tout le mal qu'il lui avait fait. Mais d'un autre côte... Le gamin se rendait-il compte qu'une fois son but accompli, il n'aurait plus rien à faire de sa vie ? C'était l'un des rares fils qui le raccrochait à la vie, en plus d'Ama. Il se sentait déjà à moitié mort, à l'intérieur. C'est un regard bleu et soigneusement neutre qu'il posa sur l'autre.

"Y'a des gens comme ça. ça arrive. Parfois tu sais pas pourquoi, ils pètent un plomb, ça arrive sans prévenir."


Comme les clébards qui choppaient la rage, ça arrivait sans prévenir, et fallait leur faire sauter le buffet. Peut être qu'un jour Judie péterait les plombs, peut être que, de simple toutou obéissant, il virerait bête sauvage, insaisissable, bavante. Il se souvenait du clébard de la famille, y'avait fallu l'achever, il s'était mit à baver, mousser, et menacer de croquer les gigots. Même les siens, lui qui était si proche de son chien. C'était d'ailleurs à lui que la tâche avait échoué. Parce que " A six ans on est déjà un homme". Peut être que lui aussi il finirait avec une balle dans la tête. Mais... Il ne fallait pas penser à ça. Non... Il enfouissait cette idée là au plus profond de lui, dans la gueule du serpent, bien au fond, pour que ça disparaisse au même endroit que toutes ces pensées noires qui l'assaillait.

"C'est fini maintenant..." Il pointe du pouce la ruelle "Les flics l'ont embarqués, elle fera plus de mal à personne." Ouais... Fallait préserver les mirettes de la populace. Ils devaient rester aveugles à ce monde. Sinon... Ils en crèveraient sans doute. Il se redressait finalement, tendant sa main valide au gamin pour le remettre sur ses jambes, pointant du doigt son t-shirt. "Je crois bien que t'as plus de glace. C'est p't'être ça qui l'a attirée."
Non. Il le savait bien. Mais... Pour le bien du reste du monde, fallait raconter des cracs.

Magneion
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Patroclus Wells
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Sam 13 Fév - 18:04
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20/04/20 @Jude Miller

T’es secoué plus que tu ne l’aurais pensé possible. La vie à Spear Island t’aurait-elle ramolli autant que ça, gamin ? Vraiment ? Tu n’as pourtant pas lésiné sur les découvertes et sur l’apprentissage de tes pouvoirs, t’as réussi à te rendre presque dangereux avec tes lames en boomerang – forgées dans une forme d’éclair juste pour te marrer et jouer à prétendre –, t’as même réussi à faire de ton pouvoir une arme quand il veut bien t’obéir ! Mais voilà. Un combat pour lequel t’étais pas préparé et tout foire. Tes lames sont pas là, t’es sorti sans et elles attendent sagement dans ta chambre dans un coin pas loin des bouquins d’astrologie. Tes quelques entraînements pour dépasser le niveau minable comme l’a dit ton entraîneur ont disparus en l’espace d’un instant. Seules tes mains ont su quoi faire, trembler comme celles d’une vieille, te laisser à la merci d’une créature que personne d’autre que toi ne pourrait identifier. Qu’ont-ils vus, les mortels autour ? Que voient-ils maintenant, aussi peu qu’ils soient ? Tu jettes à peine un œil autour mais tu sais combien ils ne voient rien. Pour peu que tu puisses dire, ils sont déjà de retour à leur vie lambda, pensant avoir vaguement halluciné une bagarre de quartier aux relents d’alcool ou de fille perdue.
Qui sait ce qu’il se passe par ici.

Et puis y a ce gars. Ce gars qui a tiré la bestiole à l’odeur putride et aux bracelets clinquants, cliquetants, loin de toi. Qui l’a… Tu sais pas trop. T’as pas vu. T’as rien entendu. Il peut pas lui avoir tiré dessus, y aurait eu une détonation même minime. Ce gars qui ne verra pas ta marque, tu en es à peu près sûr. Sa tête ne te dit rien, il a pas l’air bien plus âgé que toi et clairement t’as jamais croisé quelqu’un de sa trempe sur l’île. Sans compter que… C’est pas comme ça que vous réglez les choses tu crois. Y aurait eu un autre mec avec lui, tu crois. Quel con part tout seul en chasse d’une bestiole, un héraut singulièrement stupide ?

Y a ce gars, et il te ment parce que s’il a réussi à la tuer, il a vu qui elle était. Y a ce gars et il te baratine d’une voix presque atone et essoufflée et tu voudrais savoir ce qu’il en est de lui. Mais t’es pas bon observateur, Patroclus, à peine un gamins paumé loin de ton île. Tout ce que tu retiens en le regardant c’est qu’il a des cheveux flamboyants, roux comme des flammes qui embraseraient la pierre contre laquelle vous vous appuyez. Que son bras semble foutre la merde et lui refuser de fonctionner et c’est bizarre.
Y a un truc que tu veux tester.
Et tu devrais pas.

« Y a pas de bruit, je comprends pas. Tu secoues la tête, coinces tes bras entre tes cuisses et les refermes fermement sur tes poignets pour t’empêcher de trembler au moins un peu. T’es avec les flics ? Y bossent avec les américains maintenant ? » Tes grands yeux noirs sondent les ténèbres de la ruelle où aucun bruit ne se fait plus entendre.

Le choix des mots est curieux, et t’es con, Pat. Tu vas te faire bouffer. Fais attention. Tu sens ta respiration s’accélérer comme en proie à une crise de panique à peine réprimée parce que merde t’as failli crever ! Et te voilà entrain de chercher à savoir si oui ou non ton sauveur veut ta peau en plus de celle du monstre désormais évanoui ! Mais fuis, putain, fuis !
Tu ne t’écoutes pas. Tu n’aimes pas t’écouter. « Ma glace l’a… Attirée ? Tu répètes en ne comprenant pas, magnifique jeu d’acteur terrorisé. Comment ça attirée ? C’était une camée ? C’pour ça qu’elle… Qu’elle… Fin… Le visage…. Pi…. »
Comment dire ?
La rue est étrangement calme, autour de vous. Personne pour faire attention à deux paumés assis contre un mur, l’un avec une glace renversée sur tout son t-shirt qui fait de son mieux pour ne pas trembler. « La glace c’rien, j’en rachèterai.. Plus tard. »

Jude Miller
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Dim 14 Fév - 8:36
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Patrocle & Jude
20/04/2020
C'était pour des cas comme ça qu'on envoyait pas Judie seul sur le terrain. Parce que quand il fallait répondre aux questions... Ce n'était pas la personne de la situation, au contraire. Déjà... Il n'arrivait que peu à mentir, et il arrivait pas à faire en sorte que ça tienne la route. Il avait beau clamer avec le plus grand sourire du monde qu'il était né menteur... C'était pas tout à fait le cas, on lisait trop facilement en lui. Enfin... ça c'était le cas avant. Avant l'accident. Depuis... Oh... Autant dire qu'il n'y avait plus grand chose à lire. Il avait été brisé, rafistolé avec la Frankenstein-Touch. Il avait ouvert les yeux, n'avait pas aimé ce qu'il avait vu, et il avait donc finit par les clore à jamais. Jouer les idiots, les aveugles, les débiles, ça restait le plus confortable. Oublier comment était le monde, quelle horreur il pouvait contenir. Jude n'avait jamais eu grand chose à foutre des hérauts. Il se demandait toujours ce qu'ils faisaient de mal. Mais... Hey. C'était eux qui étaient à l'origine de la perte de l'oeil de Amadeo, rien que pour ça, ils méritaient de payer. Il regarde le gamin qui pose trop de question sans le voir. Avant de secouer doucement la tête. Putain on l'avait pas préparé. Il avait pas eu le mémo. Amadeo aurait su le baratiner lui. Mais Judie ? Qu'est-ce qu'Ama aurait dit dans ce genre de cas ? Il allait encore être la risée de l'organisation. Mais... ça changeait pas de d'habitude. Il le voyait bien, le blond, que tout le monde se foutait de sa gueule, mais il en avait plus rien à foutre. ça n'avait plus d'importance à présent. Il s'accrochait désespérément aux fils qui rendaient sa vie un peu moins futile, il se battait, simple poupée de chiffon, contre un ouragan trop grand, trop puissant pour lui.

"Non j'suis pas avec les flics. Ils l'ont embarqué j'sais pas où et ils sont partis. J'ai une gueule à faire partit de la police franchement ?" Il pointa son visage avec l'index, haussant un sourcil. Non mais... Avec des lunettes de soleil et une chemise à fleur, à la limite il aurait pu passer pour un détective privé affilié aux flics. Comme dans une série qu'il adorait. Il tira une latte de plus sur son joint. "Sont partis par là bas. Sans doute l'embarquer à je sais pas quel poste." Il montra un endroit, vague, impossible de savoir si c'était sa droite ou sa gauche, il était même plus sûr de connaître son blase à l'heure actuelle. ça commençait à le fatiguer cette conversation. Botter des culs, il était open, toujours. Mais embobiner les autres ? C'était pas son truc.

"Ouais... T'sais quand on fume ce genre de saloperies..." Il pointe le truc qui fume tranquillement entre ses lèvres. Son p'tit poison qui rend la douleur plus supportable. "T'as la dalle, tout le temps. Tu pourrais bouffer sur la tête d'un galeux. Alors j'te raconte pas quand tu prends des trucs plus durs. Alors ta p'tite glace, ça a dû faire mouche." Il hausse les épaules. "Prends d'la coke sur dix ou vingt ans, et regarde l'état de ta gueule après. J'suis d'accord... Elle avait une sale gueule..." Il tentait avec aplomb de donner une réponse à chacune des questions qui lui était posées, il espérait qu'il s'en sortait bien. D'habitude il discutait pas avec les ingénus, il laissait son acolyte parler, et opinait de la tête, comme le bon toutou qu'on voulait qu'il soit.

"Bah moi j'en achèterai bien une tout de suite. Aller zouh. A plus. Et... Va faire soigner cette griffure là. On sait jamais quelle saloperie elle a sous les ongles." Il pointe du doigt une marque qu'il voit dans son cou, avant de tirer une dernière latte sur son joint, d'éteindre soigneusement sa clope pour la ranger dans sa boîte de métal. La suite une prochaine fois. Il espérait s'être débarrassé de l'ingénu. Oh... Il aurait pu tout lui raconter, lui filer une p'tite carte de visite. Mais il avait pas le bagout des autres groupes. Moins il ouvrait sa gueule, mieux c'était. Et il avait tendance à s'y tenir. On voulait pas t'entendre Jude. Qu'on lui répétait souvent, alors il était bête et discipliné. Il commanda une glace. Sorbet mangue et sorbet framboise, pour sa pomme, voilà ! Il l'avait bien mérité. Oh il faillit montrer les dents au vendeur quand ce dernier le regarda avec une pointe d'angoisse. Il se retint juste à temps. L'adrénaline dans ses veines aurait pu le faire bondir un peu trop facilement sur les gens. Quand la vie n'est que violence, il est parfois difficile de garder visage humain.
Magneion
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Mer 17 Fév - 18:26
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20/04/20 @Jude Miller

Non, ça ne sent pas bon du tout. Il a beau te mentir, tu le vois à son regard et à ses gestes, aux réponses fermées – t’es devenu un spécialiste du mensonge avec les années – tu sais très bien qu’il ne te dit pas tout. Tu sais très bien qu’il a vu la créature, qu’il est au courant de ce dont il t’a sauvé. Tu sais très bien qu’il n’a sans doute pas le droit d’en parler, qu’il soit de chez vous ou de chez les immondices qui pensent sauver le monde en l’embrasant sûrement. (Pas que tu en ai croisé beaucoup, des gars de l’Inquisition, tu reprends juste les mots que Raf t’as balancé à leur propos)

Et t’es pas sûr qu’honnêtement vos fonctionnements à ce niveau soient si différents. Tu sais même pas si certains d’entre eux ne tirent pas entièrement à l’aveugle quand il y a des monstres, pour être honnête – tu doutes qu’ils soient tous capables de percer le voile qui vous entoure comme toi tu arrives à le faire naturellement. Certains mortels en sont capables, tu l’as appris assez tôt, mais de là à ce qu’ils soient tous à la botte de l’Inquisition… Tu en doutes.
« J’ai une tête à savoir qui est avec les flics ? Tu réponds en levant les yeux au ciel avec un petit sourire à peine tremblotant. Je suis en vacances je devrais pas me préoccuper de qui poursuit qui pour la justice, ou je sais pas… Comme Batman. »
T’es con, des fois, Patou.

Son explication ne te satisfait pas. Non, c’était pas une camée. Il le sait. Toi aussi. C’est stupide ce qu’il t’en dit. Tu tentes encore, comme tu peux. « Vous devriez pas fumer sinon vous allez voler des glaces aux gens, commentes-tu avec un air perplexe tout en essayant de te dire que ça a du sens. Et pi ça fait perdre les cheveux. Ca serait dommage. Ils sont cools les votres. » (Il fallait le mentionner, s’il avait disparu sans le savoir, tu t’en serais voulu.)

Il part bien trop vite, mentionne une griffure à ton cou, et alors qu’il se lève pour rejoindre le glacier tu restes le cul sur le pavé, hébété, la main contre ton cou où le sang continue de couler irrégulièrement. Lorsque tu regardes tes doigts ils sont teintés d’un rouge profond. Ca n’a pas touché de manière grave, mais tu continues de saigner. « Merde. » tu jures dans un souffle. Pourquoi tu n’écoutais pas quand on t’as enseigné les bestioles qui pouvaient te tuer ? Avec un soupir tu te remets debout. Tes jambes tremblent trop pour que tu puisses marcher bien loin.

Tu arrives sans trop d’encombres jusqu’au glacier à nouveau. Celui-ci te reconnaît sans dommages et après un échange dans un anglais plus que correct tu comprends qu’il te filera sans problèmes un double de celle que la… Chose ? T’as volé. Tu le remercies profusément et te retournes, cornet à la main et le sang dégueulassant ton tee-shirt, pour voir pas trop loin dans la boutique le gars qui t’as sauvé la vie.
Ca coûte rien d’essayer encore, pas vrai ? « Hey ! » Tu lui souris, un peu plus rasséréné que plus tôt – quand au fond de toi tu te chies carrément dessus. « C’est triste que vous soyez parti si vite. Je vous fais peur ? Moi c’est Achille. »
Joue à l’ingénu. Fais comme si tu avais déjà tout oublié. Tu devrais y arriver. Ta langue joue sur la glace à la menthe – trop bonne, ceux qui n’aiment pas n’ont juste pas de goût. « Vous avez des cheveux naturels ou ça se passe comment ? Ils sont vraiment cools. Vraiment vraiment. » Et l’étincelle au fond de ton regard trahit bien la vérité de tes paroles.

Jude Miller
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Ven 19 Fév - 19:05
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Patrocle & Jude
20/04/2020
Jude s'empêtre dans les mensonges, toujours plus loin, dans cette boue gluante qui colle à la peau et qui restreint un peu plus son champs d'action. Un peu plus... Encore un peu plus. Mais il récitait les réponses laconiques qu'on lui avait apprit à utiliser. Toujours les même trucs un peu boiteux. Il aurait pu stresser, angoisser, paniquer, mais non... Rien ne le faisait réagir. Il restait indifférent. Il pouvait tirer les conclusions qu'il voulait, son interlocuteur. Oh... Peut être aurait-il dû filer la carte de l'inquisition à son interlocuteur, lui parler du voile dans lequel se perdait le reste du monde. Mais ça revenait aussi à lui parler des monstres, des horreurs, des machins qui attendaient dans le noir, dans les placards ou sous les lits de sortir leur patte griffues et de te planter. ça revenait à parler de ce combat qu'ils avaient depuis des siècles contre ces immondices. Il fallait les éradiquer toutes... Les anéantir, les exploser, les annihiler. Et Jude avait pas envie de parler de tout ça, alors il éludait, il répondait à côté de la plaque sans s'en inquiéter. Il pointe soin index vers l'autre, le pouce en l'air pour mimer un gun, son pouce ayant un p'tit geste alors qu'il faisait claquer sa langue contre son palais. C'était un tic idiot, une gestuelle bien conne qu'il avait gardé des années qu'il avait passé en Louisiane.

"J'ai rien à voir avec les flics ou avec Batman, mais j'suis flatté d'être comparé à lui." Enfin... Pour l'être vraiment, batman, y'aurait fallu qu'il ait un peu plus de plomb dans la cervelle, et manifestement, le plus gros du plomb que Jude avait sur lui résidait dans son bras. Il finit par hausser les épaules. "J'l'ai vu qui avait l'air chelou, elle s'est jetée sur toi, j'ai réagis et j'l'ai vu être embarquée par les flics juste après." Il roule des yeux quand on lui fait une réflexion sur ce qu'il fume. C'est le seul truc qui lui fait oublier un temps qu'il a perdu un bras, qui lui fait oublier juste un instant la douleur de cette perte, ces aiguillons qu'il sent s'enfoncer dans son avant-bras, dans son poignet, parfois il se demandait si il ressentait pas les trucs que son bras ressentait, dans le bide du serpent, mais en sept putains d'années, son bras avait eu le temps d'être digéré, il était con, mais pas à ce point. Le compliment balaye un instant la contrariété, et il hausse les épaules. "C'est pas les glaces que je vole, c'est trop évident... J'pique des trucs utiles... Mais... Heu... Merci."  Il passe presque timidement la main dans ses cheveux. Le lui d'avant aurait sans doute fanfaronner, comme un coq même. Mais cet ancien lui était partit, et Jude, depuis, il arrivait pas à le retrouver, à renouer avec ce gars qui se pensait invulnérable, invincible. Ce qu'on est con quand on est jeune... Ce qu'on est con et ignorant, puis la réalité vous revient à la gueule façon boomrang, et on réalise enfin ce que c'est, ce que ça fait, et on se rend compte qu'on s'est finalement trompés. Alors qu'il déguste sa glace tranquillement, dans son coin, seul, il pense... Il se plonge dans ces souvenirs teintés d'angoisse et de sang, dans ce tourbillon d'émotion sauvage, et il pourrait se laisser emporter, lâcher prise. Il avait envie de tout casser, il y avait cette violence qu'il tentait souvent de retenir au fond de lui, cette envie d'envoyer valser les tables, de tout défoncer, parce qu'il en avait pas le droit, et qu'il aimait pas les règles, parce que il passait outre... Il y avait cette violence, cette rage, et ces émotions exacerbées, alors qu'en même temps il se sentait mort. Mais il résistait à ces pulsions, encore et encore... Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus. ça arriverait, ça arrivait toujours à un moment. Il envoyait voler une table, ou autre chose, ou alors il frappait dans les murs. Parfois fallait que tout ça sorte. Il savait pas comment gérer autrement. Le mec qui s'était fait agressé revint dans son champ de vision, discuter avec lui sans doute. Distraction plus que bienvenue pour tromper l'ennui de Jude.

"Hey. C'est pas que tu me fais peur. J'avais faim." C'était la pire excuse du monde, et même lui s'en était rendu compte, mais... Putain à force il le savait que ses excuses étaient pourries. "J'suis en vacances aussi après tout" bon puis c'était surtout que l'autre là... IL POSAIT TROP DE QUESTION. Jude il était pas armé pour y répondre. D'hab, on lui demandait pas de parler, on lui demandait surtout de fermer sa gueule, et il s'y tenait. Achille donc... "Moi c'est Jude." Judicael de son vrai nom.... Un nom beaucoup trop long pour lui. Un nom étrange qu'il n'a jamais réussi à s'approprier. Judie, Jude, c'était comme ça qu'on l'appelait. "L'aut'chieur" et "P'tit con aussi". Il déguste tranquillement sa glace, avant de relever le nez. Il était perturbé Jude, il était pas habitué à... ça... C'était quoi ? Des compliments ? On l'avait traîner tellement longtemps dans la boue que... Il savait pas trop. Ah... Parfois Amadeo, il avait des mots agréables, des paroles qui lui arrachait un sourire illuminé. Comparé à ces sourires là, l'espèce de grimace qu'il esquissa était une ébauche, un petit sourire qu'on essaye de contenir. Un petit sourire timide, qui ne dure pas longtemps. Et par mécanisme, par automatisme, il passe la main dans ses bouclettes.

"Ils sont naturels. Enfin... J'met du soin fabriqué à partir d'huile d'olive et de monoï." C'était un truc d'une petite boutique de Rome qui faisait des produits 100 bio. Le bio... Jude s'en foutait. Les humains flinguaient la planète depuis des siècles sans s'en soucier, pourquoi devrait-il faire plus attention que ses pairs ? Puis bon... C'était con parce que une fois lancé dans le bio et l'écologie, il pouvait plus conduire les grosses voitures qu'il aimait. Et ça l'aurait emmerdé. "Merci encore... Dis donc ça en fait des compliments j'ai... Heu j'ai pas l'habitude."

Il finit par attraper quelques serviettes, de son seul bras valide, avant de les foutres dans le cou de l'autre mec.

"Tiens appuie fort, ça arrêtera vite de saigner, sinon tu vas tout saloper partout là... Et j'ai pas envie d'avoir ta mort sur la conscience, on va encore dire que c'est d'ma faute."

Magneion
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Sam 20 Fév - 18:04
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20/04/20 @Jude Miller

Une marée flamboyante qui déferle sur ses épaules et dans sa nuque, qui attire l’oeil et qui te rappelle sans problème les magnifiques flammes des bougies que tu aimes allumer lorsque tu es seul dans ta chambre toute de bois vêtue. Une idée stupide, mais qu’y peux-tu ? Ariel n’est pas exactement au courant que tu adores l’odeur de guimauve de la bougie qu’il t’a offerte à Noël dernier et que tu ne la laisses jamais brûler plus de quelques minutes de peur de la finir trop vite et de ne jamais la retrouver. Quand tu le vois s’éloigner après qu’il t’ait confirmé encore une fois qu’il ne fait pas partie des forces de l’ordre – tu as l’impression qu’il t’abandonne à ton triste sort. Tu ne sais pas trop quoi en penser.

Tu sais juste que t’es certain désormais qu’il n’a rien à voir avec toi, et qu’il n’est clairement pas un des rares ingénus capables de percer le voile. Ces derniers sont bien trop rares et n’ont jamais encore eu l’idée de chercher à prendre les armes contre les monstres cherchant leur destruction – des légendes gardées en vie par la foi de celleux qui se les murmurent au coin du feu. La plupart se contentent de se pisser dessus au premier griffon qui traverse le ciel, à la plus petite ombre au coin de leur œil. Les autres… Les autres finissent morts ou entre les griffes de l’Inquisition, ce qui, globalement, est à peu près le même sort. A peine plus enviable qu’un décès et tout aussi final.

Tu te demandes du coup d’où il vient, lui. Si ça a été son choix de se jeter dans les griffes du sombre monde, si on l’a vendu, s’il s’est dévoué de lui-même. S’il est consciemment ton ennemi ou s’il n’est qu’un pantin.
(Parce que, forcément, tu le sais, il est contre toi. Il faut de l’orichalque pour dézinguer les monstres, il faut le savoir et la technologie. Le premier gus sorti du bar ne peut pas le démonter avec un Opinel sorti de son jean. )

Tu le suis avec un peu de retard dans la boutique et tu t’achètes, après lui, sans en avoir l’air, une glace. C’est pas que tu le suis consciemment, mais… Tu la voulais, ta glace, et vu qu’une immonde bestiole dont tu n’as pas la moindre idée de l’espèce a volé la tienne… Autant retourner au même glacier. Tu te présentes à ton sauveur de la journée sous un faux nom – presque faux, Patroclus. Presque. Pas entièrement, si l’on considère que l’on se rapproche secrètement du tien – et tu lui glisses, enfin, ce que tu as toujours voulu lui dire. « Z’avez raison, elles sont bonnes les glaces ici. J’aime bien. Enfin j’en ai mangé qu’un bout plus tôt mais j’aime bien. Raisonnes-tu doctement avec un léger sourire. Jude, eh ? C’est cool. J’aime beaucoup. Et il aime encore plus ses cheveux. Un peu moins l’aura qui se dégage du type, peut-être ? En tout cas je retiendrai. Vous m’avez sauvé la vie, ‘près tout. »

Tout en l’écoutant te décrire son rituel pour ses cheveux fabuleux, t’aurais jamais cru avoir un jour autant d’envie de toucher les cheveux d’un gars qui porte un mulet, sérieusement. Tu as toujours trouvé ça excessivement ridicule et moche. Mais sur lui… Ca passe. Tu considérerais même lui piquer la coiffure pour ton propre bénéfice temporaire et personnel. D’une main agile tu appuies les serviettes contre la blessure – qui ne te fait même pas si mal que ça. « Merci. Mais t’en fais pas ! Réponds-tu avec un sourire bien trop grand. Je suis solide même si on dirait pas. Puis j’ai un infirmier du tonnerre à la location, je suis sûr il saura me soigner tout ça en un éclair. »
Oui, les jeux de mots sur l’orage peuplent de plus en plus ton vocabulaire. Juste parce que personne ne peut deviner. Sous tes doigts tu peux sentir les serviettes trempées de ton sang – tu saignes quand même, faudra pas tarder à aller te faire engueuler par Ariel. Avec une petite moue tu désignes le bras invalide de ton sauveur et demandes sans détour : « Tu t’es fait ça comment ? Si tu veux me dire hein. Sinon c’est ok. J’suis curieux. J’aime savoir les trucs. »
(Tu m’étonnes.)

Jude Miller
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Dim 21 Fév - 7:38
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Patrocle & Jude
20/04/2020
Il le regarde sans le voir, passager d'une vie, bouille qu'il ne recroisera sans doute jamais. Il a l'air insouciant, souriant, plein de vie. Mais... Les émotions que Jude voit dans le fond de ses yeux sont tellement en décalage avec les siennes qu'il ne sait pas comment les interpréter. Il a du mal... Beaucoup de mal. Alors il déguste sa glace en l'écoutant. Il parle peu, il sait pas trop faire, Judie il a peur de faire une boulette, faut dire qu'il a pas été souvent mit au contact des ingénus. Une fois son bouiboui putride quitté, il avait été adopté par l'inquisition. On lui avait offert une éducation. Il en avait fait ce qu'il avait pu. ça parle de glaces, de sujets qui sont pas graves. Et... Judie pense un instant à la maison, il y serait bien... Il a hâte de rentrer. Il est dans ce lieu qu'il ne connaît pas... Et les gens ne parlent pas sa langue. Parfois... Il déteste ça, quitter le bercail. Mais il se contente de manger son sorbet, assez détaché, il ne montre rien. De toute façon tout reste bloqué au fond de lui, le serpent qu'il a au fond de son être se fait un festin des émotions et des pensées qui traversent son esprit.

"Ouais... J'suis plus sorbets, mais c'est vrai que le sucre a l'air bien dosé, pis ils ont pas mal de parfums."


Il hausse les épaules, le blondie, une expression un peu plus douce sur le visage.

"C'est Judicael en vérité, mais Jude c'est très bien. L'autre prénom c'est des gens que je connais pas qui l'ont choisit pour moi."


Ouais... Il savait pas ce qui était passé par la tête de son père pour avoir un prénom pareil, et il avait apprit bien plus tard qu'il s'agissait en réalité de sa mère qui l'avait nommé ainsi. Elle s'était barrée, elle les avait abandonnés. Elle était pas allée bien loin, elle était monté dans le camion du vieux Ralf' et elle s'était cassé dans la ville d'à côté. Avant qu'il ne quitte la maison il avait apprit qu'elle avait déjà pondu deux autres mômes. Le sentiment d'abandon était toujours présent, et il avait toujours refusé qu'on l'appelle par ce nom qu'ELLE avait choisit. Dans le fond... Il s'était tiré lui aussi. Enfin... Autant dire qu'on l'avait "vendu" à l'organisation. Lui si il avait pu il serait resté. Mais il aurait ressemblé à quoi ? Un de ces autres cons sans dents ? Ses frères buvaient tous, sniffaient des saloperies quand ils avaient les thunes nécessaires, vivaient dans la misère. Certains avaient plus un chicot. Non... Il était mieux à l'inquisition. Et même si il mourrait, même si il se faisait déchiqueter un jour par une créature, et ça arriverait, c'était sûr et certain, lui au moins il avait gardé un semblant de dignité. Juste un peu. Il regarde les serviettes s'imbiber de sang, encore un peu plus, encore un peu plus, mais il hoche la tête.

"Ces endroits là saignent pas mal, tu fais bien de montrer ça à un type compétant. Y'a pas besoin de recoudre j'pense."

Il avait assez été recousu de partout pour le savoir naturellement. Demandez lui de recoudre dans l'urgence une plaie à vif avec une aiguille et du fil dentaire (mentolé s'il vous plait) et il le faisait... Il observait... Il observait et certains trucs, par miracle, il les retenait, généralement c'était parce que ça servirait à sa survie. Tout le monde le pensait mauvais, mais de temps en temps il pouvait s'avérer utile. Le mec pointe du doigt son bras, et il baisse les yeux vers son membre qui pend le long de son corps. Il prend soin d'attraper son bras par le poignet, et de le poser sur la table. Relevant un peu la manche.

"Morsure de gros chien. ça s'est mal soigné, ça a commencé à s'infecter et à pourrir, y'a fallu couper. J'avais 18 ans."

Le feu... L'enfer, le regard plein de braises incandescente du monstres, le maître dévoré, disparaissant dans un gouffre infernal, le feu partout... Partout. Un frisson remonte le long de sa colonne. Et il a l'impression que les deux cicatrices de brûlure qu'il a sur le flanc le démange, le brûle, mais sa main valide reste sur la table à tapoter du bout des doigts, alors qu'il trépigne du pied sans pouvoir se contrôler.

"C'est une vieille connerie, une maladresse. Y'a un âge où on croit qu'il pourra jamais rien nous arriver. C'est faux."
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Dim 21 Fév - 11:12
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20/04/20 @Jude Miller

Et vous parlez, et ça te semble un grand pas de fait parce qu’il n’a pas l’air si commode que ça la gravure de mode. (Tu juges beaucoup sur l’apparence mais toujours en bien, après tout.) Tu lui souris, même si vous causez que de glace et du fait que chez toi un mec bien trop stressé va t’attendre pour se mettre à hurler quand il verra tout le sang que tu lui rapportes. Si tu arrives à parcourir le Labyrinthe sans te faire courser par des bestioles attirées par ta b lessure et ta faiblesse. Zut, t’avais pas pensé à cet aspect-ci ! Qui peut te blâmer, tu sors tellement peu souvent. On ne se pose pas beaucoup de question lorsqu’on est amené à mettre le pied hors de l’île que tous les 36 du mois. Bah, tu te poseras la question insoluble plus tard ! Ou alors, mieux, tu trouveras un moyen de joindre Raf pour qu’il vienne te chercher en grognant qu’il n’est pas un taxi. (Tu ne peux, de toute manière, pas demander ça à Ariel : il serait perdu avant d’arriver devant l’entrée du Labyrinthe, et tu ne veux pas risquer sa peau juste parce que toi t’as peur pour la tienne. L’ancien gars des Loups fera superbement bien l’affaire. )

« C’est Jude. Tu répètes juste après lui, de ça, t’es convaincu. C’est toi qui a choisi ce nom, donc c’est ça. L’autre on s’en fout. Ca fait jamais du bien de prendre ce qu’on a choisi pour soi si on s’y sent pas à l’aise. » Pas vrai, Ian ? Le prénom revient dans ta mémoire et une ombre de tristesse court sur tes traits. Tu la connais cette connerie d’histoire, le choix que tu ne devrais pas avoir. Avec un soupir tu chasses le tout de ton esprit et te concentres sur l’avalage de glace. Ta langue est plutôt rapide – visiblement pas assez, la menthe coule un peu sur tes doigts que tu lèches aussi sans te soucier des regards. De toute manière le message qu’on te fait souvent passer est clair : on t’aime et on te fantasme que lorsque tu n’es pas toi. Pas de souci à avoir de ce côté-là.

Tes yeux dérivent sur son bras et tu hoches la tête à l’explication. Y a pas de gêne en toi ni de curiosité mal placée. Quand tu reportes tes yeux sur lui, c’est pas de la pitié, c’est de l’admiration. Tu as ta réponse et tu es satisfait de savoir que, potentiellement, ça pourrait te foutre en l’air un bras de te faire chopper par la chienne de tes voisins. Bon, peut-être qu’il te ment, c’est possible aussi. Peut-être que son bras est capable de faire des lasers ou de tirer des missiles, tu sais pas vraiment jusqu’où peut aller l’organisation toxique qui contrôle ceux qui vous chassent. « Ouch. J’me méfierai des chiens, je pensais pas ça allait jusque là. T’as du souffrir. Tu lui souris un peu. Ceux qui entrevoient le véritable monde sont tous un peu foutus à l’intérieur d’eux, et tu fais pas exception. Lui non plus. T’es grave fort. »
Ses derniers mots créent chez toi un sorte de retour en arrière. A dix-huit ans et plus jeune, t’étais encore un gamin dans une armée dans laquelle t’avais même pas de place. Bouffé par les hormones qui foutaient en vrac ton pouvoir – elles n’ont jamais arrêté. Tu hausses les épaules et tes dents se plantent dans la glace. « J’ai fait sept ans dans l’armée. Derrière un bureau, tu précises, condition médicale oblige, mais mon tuteur aurait jamais supporté que je le fasse pas. Je crois que… Fin… On a tous ce moment où on a l’impression d’être invincible, pi on se prend dans la figure un trente-six tonnes qui nous amoche un peu trop.  »

Jude Miller
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Dim 21 Fév - 12:45
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Patrocle & Jude
20/04/2020

Il hoche la tête aux mots du brun. Oui. C'est Jude, ce sera Jude et rien d'autre. Il n'aimait pas son prénom, il l'avait jamais aimé, trop de souvenirs. La seule à l'avoir appelé comme ça s'était barrée sans en avoir rien à foutre de sa petite personne... C'est à ce moment là qu'il avait décidé de ne plus répondre à ce prénom. Ils l'avaient tous compris rapidement. Que ce soit sa famille ou l'inquisition. Y'avait des événements qui vous marquaient toute une vie. L'abandon de sa mère et sa copine qui l'avait dégagé de sa vie dès qu'il n'avait plus été parfait, tout ça ne lui avait pas donné grande confiance envers les femmes. Il résidait une certaine méfiance vis à vis de la gente féminine, elle ne restait jamais bien longtemps dans la vie du blondinet.

"Oui... C'est Jude. En plus c'est plus simple"


Parce que écrire Judicael sur les copies... ça prenait du temps quand il était gosse putain. Jude c'était plus rapide. Il l'écrivait toujours d'une main maladroite, il avait une écriture de sagouin, des pattes de mouches dont rares étaient les gens habilités à décrypter le sens de ces hiéroglyphes encore inconnus. C'est pour cette raison qu'il avait finalement été décidé de lui faire faire ses rapports à l'oral et que quelqu'un retranscrive ensuite son rapport. Pour faciliter un peu le travail de l'organisation. Il passe une langue sur une des deux boules de glace, naïvement, sans se soucier de ce dont il avait l'air. Ces trucs là... ça passait au dessus de la tête de Jude. Puis ça faisait longtemps qu'il avait pas mangé de glace, avec l'hiver, le glacier de Némi se mettait à faire des gaufres et des crêpes, faudrait attendre le redoux pour pouvoir à nouveau en profiter. Il finit par parler de son bras, la tension dans son corps devient visible. Il n'a qu'à fermer les yeux pour voir les images, revoir la scène. Mais il ne veux pas, il s'y refuse. Il sait que si il essaye il finira par perdre les pédales. Alors il continue de lécher sa glace, et petit à petit il se calme.

"Leur salive... C'est de la saloperie, c'est pleins de maladie, le clébard qui m'a mordu c'était un truc pouilleux et abandonné. Parfois j'ai encore mal... Alors que je devrais pas. J'sais pas si je suis fort ou si je suis le roi des idiots... M'enfin c'est la vie."

Il le regarde un instant, et c'était comme si ils partageaient désormais un truc. Lui aussi il avait connu la rigueur militaire ? Judie l'avait vécu depuis tout petit, alors... Il s'était dressé contre l'autorité une partie de sa vie, jusqu'à ce qu'il tombe sur certaines personnes qui ont su le rendre malléable, utile, désormais il était bien entraîné et il était aussi docile et obéissant qu'un petit toutou. Amadeo n'avait qu'à donner une consigne, une seule, et Judie obéissait. Obéir aux ordres c'est confortable. C'est une position de choix.

"Que tu sois dans un bureau ou au front... On t'apprend la discipline. Moi j'en ai pas assez dans le pamplemousse pour espérer servir à quelque chose derrière un bureau." Il se fait pensif. Peut être que sa vie aurait été différente si il avait intégré une autre section, mais on lui avait pas laissé le choix, il était trop stupide pour aller dans la section renseignement ou recherche, et pas assez charismatique pour aller dans les autres. Alors... Par dépit, on l'avait mit en section combat. Ah... Ils avaient beau dire que cette section, c'était la meilleure, Judie humait le doux fumet du mensonge, pour rendre les conditions de ce boulot ingrat moins pénible. Mais il faisait ce qu'on lui demandait. Après tout... C'était un toutou bien obéissant, et les toutoux ne rechignent jamais à la tâche.
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Dim 21 Fév - 13:07
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20/04/20 @Jude Miller

« Tu crois que je vais perdre mon cou à cause de l’autre saleté qui m’a fait ça ? » Tu demandes avec un air vaguement affolé. Bien sûr que non, enfin, tu n’as jamais entendu quelqu’un capable de survivre sans cou ! Sauf peut-être ce héraut dont le corps est intégralement fait de pièces détachées et qui réussit à fonctionner indépendamment du fait qu’il ait un cou ou non, mais voilà. Tu n’est pas un héraut du dieu des puzzles ou d’un grand malade que le monde se représente en milliers de petits morceaux. Toi, t’es le mec qui incarne le roi de l’Olympe à l’égo tellement gros qu’il ne se satisfait pas d’un seul qualificatif – et qui doit d’ailleurs bien rager d’avoir moins de noms qu’Odin, s’ils se connaissent. Tu incarnes le séducteur en chef de toute une mythologie, pis encore ! Tu incarnes le cocufieur en chef, le gars qui t’as maudit de cet appétit vorace pour les choses du corps et t’as rendu sa représentation libidineuse sur Terre.
Alors quand tu bouffes une glace, t’espères attirer personne. T’es trop innocent lorsque tu es toi, de toute manière. « Tu peux me filer une autre serviette s’teuplé ? » Tu demandes, à moitié couché sur la table pour tenter de les attraper à côté de lui sans succès. Tu as roulé en boule celles bien trop imbibées de sang et les a envoyées dans la poubelle non-loin de vous d’un lancer bien précis. Peut-être que tes années d’entrainement n’ont pas été entièrement vaines. Tu pourrais grandir ton bras, bien sûr, mais où serait le plaisir ? L’intérêt ? Ou simplement… Tu sais pas, l’idée de pas finir mort quand il se rendra compte que tout à coup tu ressembles à Michael Jordan ? (Péché mignon : tu aimes Michael Jordan. Le basketteur a ryhtmé le seul sport que tu regardais étant enfant, et si t’es plus de la génération de LeBron James, tu gardes MJ en champion incontesté et tu aimes voler sa tête. )

Tu peux sentir un léger filet de sang couler sur ton t-shirt, sous ton t-shirt, imbiber le tissu et colorer ta peau. Une touche glacée. « Moi j’trouve que tu es fort. Et tu es peut-être le roi des idiots, mais t’es fort.J’me prononce pas sur le deuxième. »

Tu attaques désormais la seconde boule de glace à la vanille, et tu manques pas de lâcher un petit bruit bien dégueulasse pour faire comprendre que putain, elle est bonne. Patroclus, tu sais que de toute manière personne t’aime comme tu es, donc tu ne te caches même plus. Tu n’arrêtes pas d’écouter cependant : c’est toujours intéressant de parler à ceux qui veulent bien continuer la conversation avec toi ! Même si t’es présentement entrain de saigner sur la table que vous partager ou que ta tête te tourne un peu – d’où le sucre. T’es à peu près sûr que ça te fera du bien. « Discipline, oui. Emmerdements aussi. On se fout de nous et on nous traite de planqués quand on n’est pas capables d’aller au front ou sur des missions simples. J’ai essayé pi j’me suis retrouvé deux semaines à l’infirmerie et tout le monde passait se ficher de moi. Tu le vis bien maintenant mais à l’époque c’était clairement pas le cas. Tu soupires. Ils sont souvent cons, ceux derrière les bureaux tu sais. Et c’est quoi le plaisir à être intelligent ? Savoir trop de choses en angoissant d’les savoir ? Se sentir plus puissant que les autres et leur cracher à la figure que toi tu sais mais pas eux donc tu as le droit de vie et de mort sur tout le monde et la direction suprême. C’est chiant les gens intelligents. TU as vécu toute ta vie entouré de connards trop brillants quand toi t’es juste dans la moyenne – ou qu’on te rappelle que tu dois être exceptionnel et que t’es juste bon. Pi à un moment quand tu sais trop, t’oublies comment survivre. Tu m’as bien vu avec le machin-truc, là dans la rue. Sept ans d’armée. » Tu ris jaune, tu ris vide. Tu remarques pas que t’as pas dit la dame mais bien le machin.

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Dim 7 Mar - 19:37
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Patrocle & Jude
20/04/2020

Judie regarde un instant le mec qui lui fait face, avant de chopper son menton et de lui faire tourner la tête de son seul bras valide, il observe sa plaie avec attention, avant de plisser les yeux. Des blessures il en a vu. Des tas. Des morts il en a vu aussi, beaucoup trop. Sa tête était encore raccroché au reste du corps, il perdait pas trois litres de sang à la minute, puis les zones où y'avait beaucoup de sang, ça pourrissait moins en théorie.

"Non ça devrait aller, si tu te fais bien soigner ça d'vrait le faire. Paraît que les blessures ça forge la jeunesse et ça aide à d'venir un homme. C'est ce qu'on m'dit souvent. Donc bravo."

C'était un peu con comme raisonnement à bien y réfléchir, mais réfléchir c'était pas le fort de Jude. Et il avait été élevé dans ce genre d'ambiance toute sa vie. Un mec, un vrai, ça chiale pas, même quand papa te met une beigne, même quand tu vois des trucs durs. Un mec c'est dur, c'est pas sensible. Et fallait pas montrer que les choses l'atteignait. Enfin... Quand il avait découvert la perte de son bras, il avait attendu d'être parfaitement seul dans sa p'tite chambre d’hôpital pour pleurer tout ce qu'il pouvait. Encore aujourd'hui il lui arrivait d'avoir les yeux qui piquaient quand il regardait cette prothèse. Les années arrangeaient un peu les choses. Mais ça restait assez léger. Le brun demande alors une autre serviette, et Judie en attrape 2, 3, 4 puis il finit par chopper un p'tit paquet qu'il fourgue à Achille.

"Hésites pas à appuyer comme une brutasse sinon ça arrêtera jamais de pisser hein."

Son regard se fait vide. Il le plonge dans le néant. Quelqu'un de fort hein ? ça lui arrache un p'tit ricanement. Un p'tit son amère. Non... être fort, c'était pas se retrouver de temps en temps accroupis, seul, dans son appartement à pleurer, il aurait pu surmonter ce qu'il avait vu. Il aurait dû s'en relever, arrêter d'y penser. Il aurait pu. Il aurait dû même. Mais il enfermait ça tout au fond de lui et n'en parlait à personne... personne ne comprendrait. Personne ne pourrait cerner le problème. Fallait être fort. Les sentiments ça servait à rien. Maintenant... Tout l'atteignait de loin. Comme si il était étranger. Que Horacio le lâche l'avait agacé. Mais il n'en avait rien eu à foutre, de ce qui aurait pu lui arriver. Y'avait Amadeo. Amadeo comptait. Il tentait par tous les moyens de donner toute satisfaction à son partenaire. Il voulait... Il voulait si fort lui plaire, être irréprochable, se rendre irremplaçable. Mais dans le fond... Il savait bien que personne n'était irremplaçable dans le monde. Il avait sans doute pas les mots pour le dire... Mais dans le fond il se savait pion éternel, petite chose frêle et inutile. Après tout... Sa copine l'avait lourdé à la première contrariété. Il était pas irremplaçable. Il n'était qu'un simple grain de poussière dans l'immensité du monde. Et il en était humble. Le crétin des alpages avait beau ne pas parvenir à exprimer tout ce qu'il ressentait, il était clairvoyant. Il sourit, un peu triste, le blond.

"ça te pose problème que les autres se foutent de toi ? Y'a que les gens qui compte vraiment pour toi qui ont un avis qui doit t'impacter. Les autres..."
Il finit par faire un bras, dans un claquement sonore. "On les emmerde. Si tu t’intéresse à l'avis des gens, tu finiras en position congénitale." ... C'était comme ça que ça se disait non ? Il lui semblait qu'Amadeo avait déjà dit ça. Ou alors "crétin congénitale"? Il s'en souvenait plus. Et il s'en foutait bien pas mal. "Si j'avais fais attention à tout ce qui s'était dit sur moi... J'serais déjà mort."

Peut être que si Jude avait été un peu plus à l'aise dans les conversations, un peu plus observateur aussi, il aurait pu dépister que quelque chose clochait dans les propos du jeune homme... Peut être... Ou peut être pas. C'était après tout une des raisons pour lesquels la section renseignement l'avait soigneusement tenu à l'écart, le plus loin possible, de leur branche. Parce que Judie était pas fait pour ça. Judie était pas fait pour grand chose d'autre que sa propre section, et encore. ça... On le lui avait répété tellement de fois. Qu'il ne ferait jamais rien de bien, qu'il était con comme une briquette, qu'il était ceci ou cela. Le seul a avoir accepté de le prendre sous son aile, le seul à lui avoir tendu la main, il était prêt à tuer pour lui. ça... Il en doutait pas.

"C'est pas sept ans d'armée qui t'aident vraiment en réalité. T'sais jamais vraiment si tu vas pas péter un écrou en situation. La première fois... Ta tête elle se vide. C'est ton instinct qui prend le dessus."

Et Jude était bon là dedans. Il écoutait toujours son instinct. C'était animal, mais après tout... Il avait un côté très primaire.


Magneion
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I don't care what you think ( Jude & Pat )  Empty Re: I don't care what you think ( Jude & Pat )

Lun 22 Mar - 17:31
I don't care what you thinkTu essayes désespérément de chasser de ton esprit les images qui vont te hanter jusqu’à la fin de la journée – sans parler du fait qu’elles vont sûrement te terrifier jusqu’au bout de la nuit. Loin de chez toi et de celleux qui pourraient te sauver de cette horreur rencontrée, tu trembles et tu voudrais t’effondrer. Gamin fragile. Sacrifié. Stupide. Tu as un regard plus que dubitatif quand Jude te raconte que les blessures ça forge le caractère et ça te fait devenir un gars. Il est définitivement du fond d’un marécage bouseux, lui. Ou d’un coin patriarcal vachement moi homme avoir couilles et taper fort et vrai homme pas s’essuyer le cul et avoir mal en silence car vrai homme connaît pas douleur…. Peut-être qu’il est de la mystérieuse famille de Raffaele, en fait. Le brun t’as déjà dit une fois ou deux que les blessures ça aidait à devenir un gars. (Mais tu as déjà établi depuis longtemps que vrai homme no homo correspond parfaitement à Raf. Pas plus de cervelle que ça. )

« Tu as vu mon gabarit ? J’appuie aussi fort que je peux. » tu lui réponds en soufflant tandis que tu changes les serviettes collantes de sang contre ton cou. Tu sais que tu vas, au pire, te faire plus engueuler que tu vas souffrir. Au moins tu ne souffres pas dans ton amour-propre (inexistant) ou tu ne t’es rien brisé (ta fierté ne peut pas avoir pris de coup, vu comment elle était déjà cassée). Tu réfléchis un peu à ce qu’il te dit, sursaute à son mouvement brusque qui résonne dans la pièce et attire l’attention des clampins babillant autour de vous. Ton regard innocent associé à son air peu commode les détourne de vous assez rapidement, team de choc. « J’sais pas si j’en ai quelque chose à faire de ce que les autres disent de moi. Ca dépend. Y a des choses dont j’peux pas me séparer. Des trucs qu’on me renverra toujours à la figure et que je pourrais pas changer même si j’donnais mon âme ou que, j’sais pas trop. Si je trouvais quelqu’un qui m’offrait un choix cornélien sans que je le sache … Comme dans la bd que je lis sur Internet en ce moment. Tu divagues un peu pour cacher le plus possible de toi. Tu n’en restes pas moins vrai. Mais t’as raison, si on les écoute, on finit en position congénitale. » Tu le connais pas ce mot, du coup…
C’est sans doute ça l’expression. (Tu demanderas à Raf ou à Malik. Plus au second sans doute. )

« Bah j’ai un instinct de merde tu veux que je te dise quoi d’autre. J’étais vide là-bas, j’ai pas bougé, c’est comme si j’étais déjà clamsé. Instinct de merde. » Tu te marres comme si ça n’avait pas d’importance – tu pourrais avoir prévu de mourir demain que toi-même tu n’en saurais rien et que tu rigolerais aussi fort chez ce glacier qui ne doit pas comprendre tout ce que vous baragouinez. Une sécheresse au fond de ton nez te fait froncer les sourcils ; mentalement tu comptes les heures dans ta tête et tu ne comprends pas vraiment ce qu’il va se passer, la vague rougeâtre qui va bientôt déferler. Ton nez te démange et quand tes lèvres s’entrouvrent et que tu souhaites prendre la parole c’est le sang qui goutte à l’intérieur de ta bouche, que tu goûtes du bout de la langue. « Fuck. » Tu utilises une des serviettes de ton cou et renverses ta tête pour tenter d’arrêter le tout avec ton coeur en panique. Plus vite tu rentreras à Spear et plus vite tout ira mieux.


Jude Miller
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I don't care what you think ( Jude & Pat )  Empty Re: I don't care what you think ( Jude & Pat )

Dim 11 Avr - 15:54
I don't care what you think
Patrocle & Jude
20/04/2020

Il avait toujours vécu dans ce bouillon étrange de culture qui voulait qu'un homme, ça pleure pas, sinon ça se prenait une claque dans le beignet, des des beignes, il en avait eu. Enfin... ça c'était jusqu'à ce que l'inquisition le sauve de cet endroit malsain qu'était son foyer. Jude était un peu stupide... Mais il avait toujours su qu'il avait eu de la chance. Son père était imbibé d'alcool maison du matin au soir, ses frères avaient vu leurs chicots tomber les uns après les autres en prenant de la drogue, et certains s'étaient même mariés avec leur cousine, c'était une histoire de famille, et on pondait des gosses plus vite. Il était né dans ce milieu, et aucun doute que si il y était resté, Judicaël aurait suivi le même chemin. Alors il avait une fidélité sans borne, à l'inquisition, mais plus que tout à Amadeo. Jude avait pas pleuré quand il avait eu le bras arraché. Enfin... Il l'avait fait en privé, loin du reste du monde. Il pleurait pas non plus, quand son bras, absent, le faisait souffrir le martyr. Là encore... Il le faisait en privé. Parce que un mec ça prend les coups et ça dit rien, ça encaisse. ça chiale pas. On peut pas être éduqué toute sa vie dans ce sens et s'en tirer.

La discussion s’enchaîne... Et le garçon lance un regard morne sur l'autre. L'un et l'autre ont peut être des problèmes similaires, mais leur vie sont en tout point différentes... Mais certaines choses font écho à Jude. Quand il était arrivé à l'Inquisition, qu'il avait eu à subir les regards plein de mépris, de jugement des autres. Il avait dû se battre contre le mépris et les moqueries toute sa vie, il avait forcé les choses, il était dans la provoc. A la base, le mulet et les chemises affreuses, c'était pour ça, mais ça avait finit par lui plaire. Un sourire vide étire son visage, et ne monte pas jusqu'à ses yeux. Si hier il aurait combattu avec fougue les "on dit", aujourd'hui il s'en foutait, il laissait couler. Parce que à l'intérieur, il n'y avait rien d'autre que ruines fumantes. En perdant son bras... Il était mort, il s'était vu mourir et une partie de lui n'était pas rentrée du Brésil.

" C'est pas ce que les gens disent qui font de toi s'que tu es. Tu pourras jamais te changer. Genre... T'as qu'une gueule et qu'un caractère, et tu feras s'que tu veux, tu pourras rien y changer."


Il finit par pisser le sang, par le nez. Il allait caner si ils continuaient à discuter de tout et de rien comme ça. Jude se redressait, gobant ce qu'il lui restait de glace. ça allait lui freeze le cerveau sans doute. Un peu de répit, et ne penser à rien, éloigner les souvenirs et les cauchemars... Éloigner assez les pensées pour pouvoir ne pas avoir mal. C'était pour ça qu'il prenait de la fumette. Jamais plus... Jamais trop, il tenait trop à ses dents. Il avait vu ce que ça avait fait à ses frères, et même celui qui était venu après lui avait l'air d'avoir 40 ans alors qu'il n'en avait que 22. Jude passa une main sous l’aisselle du dénommé Achille, le traînant sans lui demander son reste.

"Bon... Gars... j'vais pas te laisser crever comme ça, je te dépose à l’hôpital, comme ça j'aurais la conscience tranquille, et après je rentrerai me pieuter. J'espère que tu passeras un bon séjour. Et fais gaffe aux junkies... Je sais pas s'qu'ils y mettent dans leurs glaces, mais c'est du lourd."

Et c'est ainsi qu'il le chargea dans sa voiture dans un bébounapping organisé (presque), le larguant devant l’hôpital sans autre forme de cérémonie. Le reste lui appartenait, il ferait ce qu'il voudrait, mais on pourrait pas dire que Jude n'avait rien fait pour lui. Et si il croisait Horacio... Il lui casserait la gueule, et tout reviendrait à la normal. La vie continuait, et la mort n'était jamais loin. Mais lui... Il l'était déjà, au fond. Mort.

Magneion
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